Les fins connaisseurs de la question israélo-palestinienne auront reconnu dans le titre de ce dossier l’allusion à un autre titre. Celui d’un livre, en tête des ventes en Israël à sa sortie en 2008, et qui créa la polémique. Son titre en français et en forme d’affirmation était : Comment le peuple juif fut inventé (1).
Son auteur, l’historien israélien Shlomo Sand, apportait quelques arguments à sa thèse : les juifs de Judée s’étaient convertis au christianisme puis à l’islam, le peuple juif actuel était quant à lui le fruit de vagues successives de conversions au judaïsme. Il n’y avait donc pas de lien de sang entre le peuple juif d’aujourd’hui et les Hébreux de la Bible. Les débats furent particulièrement houleux Sand démontant la thèse du “retour du peuple sur ‘sa’ terre”.
Dans le titre de notre dossier, Comment le peuple Palestinien s’est-il inventé ?, la forme du verbe est pronominale de sens réfléchi. Les Palestiniens ne l’ignorent pas. Au temps moderne, ils ont construit une histoire commune à ceux des habitants qui vivaient “depuis toujours” sur cette portion de terre. En effet, au moment où les accords Sykes-Picot – techniquement signés en 1916 par Edward Grey et Paul Cambon – délimitaient des frontières à la Palestine, ses habitants s’estimaient les plus légitimes à en conduire la destinée, eux qui n’avaient cessé de la cultiver, la parcourir, en vivre et la faire vivre. Mais un autre projet, venu de loin, construit, écrit, préparé, s’imposa.
En écoutant les aspirations de chaque camp, on multiplie les chances de trouver le point d’équilibre vers ce qui pourra prendre un jour le nom de paix.
Le dossier veut aider à approcher l’attachement des Palestiniens pour leur terre, pour leur identité, comme un en-soi. Ils ne veulent pas capituler quand ils se sentent autochtones, du grec ancien autókhthônos, composé de autós, de soi-même et de khthôn, la terre. Ils sont nés là où ils vivent. Ils sont cette terre.
“Poursuis la paix, recherche la” dit le psaume 34. Terre Sainte Magazine a traité dans d’autres numéros la question du sionisme et de l’attachement des juifs à cette terre. Ce dossier n’est pas en opposition mais en complément. En écoutant les aspirations de chaque camp, on multiplie les chances de trouver le point d’équilibre vers ce qui pourra prendre, un jour, le nom de paix.
En attendant, nous vous donnons des nouvelles de la communauté chrétienne très éprouvée.
Et parce que, malgré la guerre, l’histoire continue de s’écrire vous trouverez un peu d’archéologie et un peu de terrain biblique.
Bonne lecture, merci de nous accompagner sur les chemins de cette terre que nous aimons.
1. Paris, Fayard, 2008
Dernière mise à jour: 27/05/2024 15:27
Une communauté littéralement disloquée
Salut les sarments !
Et si on s’offrait des cadeaux ?
La fête des voisins
La meilleure façon de marcher
