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Marche interreligieuse à Jérusalem, une lueur d’espoir dans un contexte sombre

Vianney Buguet
4 juin 2024
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Un kilomètre de marche entre deux réalités des habitants de Jérusalem, l'Ouest et l'Est, pour célébrer ce qui unit plutôt que ce qui divise. Marche interreligieuse, 3 juin 2024 ©MAB/TSM

A 48 heures du Jour de Jérusalem et de sa "marche des Drapeaux" devenue le symbole de l'intolérance des juifs radicaux, l'ONG des Rabbins pour les droits de l'homme a organisé sa deuxième marche interreligieuse pour délivrer un message opposé.


Lundi 3 juin à Jérusalem, entre le square de Sion et la porte de Jaffa, des manifestants pro-paix ont défilé, priant et chantant en hébreu. Malgré la guerre à Gaza, à l’initiative de « Rabbins for human rights » (Rabbins pour les droits de l’Homme), une douzaine d’associations ont tenu, pour la deuxième année consécutive, à organiser cet événement à 48 heures du « Jour de Jérusalem ».

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« Notre marche a lieu quelques jours seulement avant le défilé des drapeaux, qui incite souvent à la division et à la violence. Nous proposons une alternative claire et positive : une alternative de coopération et d’unité, démontrant notre humanité commune », pouvait-on lire sur l’invitation postée sur Facebook.

C’est la raison de la présence de Sarah, juive israélienne d’une cinquantaine d’année. « Cette semaine en Israël, nous fêtons la réunification de Jérusalem après la guerre de 1967. À cette occasion, il est important de montrer que nous sommes là et que le camp de la paix est toujours présent. Nos politiques parlent souvent de victoire ultime, moi je me bats pour une paix ultime ! ». Le comportement des manifestants durant la marche des drapeaux constitue, en effet, une provocation pour les Palestiniens que désapprouvent les militants pour la paix.

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Au milieu d’une majorité de juifs, on pouvait apercevoir dans le cortège, la présence de cols romains, d’étoles ou encore de keffieh ou les fez de quelques cheikhs musulmans ou druzes.

Durant l’événement qui a rassemblé deux fois plus de participants que l’année précédente, de nombreux acteurs de paix ont pu prendre les rabbins Oded Mazum et Avi Dabush, directeur exécutif de Rabbins pour les droits de l’Homme et lui-même survivant de l’attaque du 7 octobre contre le kibboutz Nirim, la rabbin Tamar Elad-Appelbaum qui a prié en alternance avec Ibtisam Mahameed, fondatrice de Jerusalem Peacemakers (artisans de Paix de Jérusalem), le cheikh musulman Hassan Abu Aliyun, ou encore David Goren, un juif converti au bouddhisme.

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Au nom de la communauté chrétienne, le père Piotr Zelazko, vicaire patriarcal de la communauté catholique de d’expression hébraïque fut invité à prendre la parole place de Sion. A l’issue de son intervention et récita au micro en hébreu le « Notre Père ».

Tous ont affirmé leur volonté de construire une société dans laquelle les différentes communautés vivraient en harmonie.

« Je crois qu’ils ont peur »

Dans le contexte de la guerre à Gaza, les clivages politiques se font plus tranchants au sein de la société israélienne. Yaël, jeune activiste pro-paix d’une vingtaine d’année, propose une lecture religieuse de la situation bien différente de celle avancée par les extrémistes juifs : « La recherche de la paix fait partie de ma foi en tant que juive orthodoxe. Si les extrémistes nous crachent dessus, c’est parce que qu’ils ont peur, peur de l’autre et peur de vivre ensemble. A titre personnel, le 7 octobre a renforcé mes convictions en faveur de la paix. Si aucune solution n’est trouvée, des drames comme ceux du 7 octobre ou de la guerre à Gaza sont voués à se répéter. Ça fait des années qu’on essaye de régler ce conflit par la guerre et ça ne marche pas ». Ce point de vue a été repris et incarné par le discours de Maoz Inon, un juif israélien dont les parents ont été assassinés le 7 octobre. Pour lui aussi la paix est plus que jamais nécessaire.

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« Comme disait Jésus »

« J’appelle au respect et à la dignité. Comme disait Jésus, fils de Marie, aimez-vous les uns les autres. Aimez-vous comme un seul peuple. Que Dieu emplisse nos cœurs d’amour » rappelait le cheikh druze Junis Amasha. Tandis que Leah Shakdie, une rabbine israélienne, dénonçait l’utilisation de la religion pour justifier la guerre, « Instrumentaliser la religion pour justifier la violence est un péché grave ».

La marche avait conduit les quelques 200 participants porte de Jaffa. Il se quittèrent après avoir entendu l’émouvante prestation du « Jerusalem Youth Chorus » (le Chœur des jeunes de Jérusalem), composée d’enfants israéliens et palestiniens.

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