Au mois d’avril, un lecteur de 30 ans nous a reproché que la revue était trop politique.
L’équipe prit donc la décision de composer pour le numéro d’été un dossier qui soit plus léger. Le pain, les pains eucharistiques, l’usage des Églises d’Orient. Tout en sobriété.
Au moment de mettre en page, je m’aperçus que la guerre s’était invitée, d’une façon ou d’une autre, partout dans les autres textes. Ô misère, mon lecteur de 30 ans !
Cette tension entre les articles qui permettent la poursuite du pèlerinage, en découvrant mieux la terre qu’ont foulée les pieds du Christ et la rencontre avec une terre contemporaine, habitée de populations disparates, existe depuis la création de la revue. Quelle part donner à quoi ?
Chaque article sur les Lieux saints est précieux. Retrouver Jésus dans le contexte de sa vie humaine éclaire les Écritures et entrer dans son intimité nous attache davantage à lui et à son Évangile. Chaque article d’histoire est précieux.
Mais combien de fois le Christ dans les Évangiles nous invite-t-il à nous mettre en route ? “Va et ne pèche plus, va ta foi t’a sauvé, va te laver”…
Lui-même s’est présenté comme le chemin et la vie. Au matin de la Résurrection, les anges nous disent encore : “Il vous précède.” Décidément, le Christ n’est pas dans le rétroviseur.
Il est de notre responsabilité de bâtir la Jérusalem céleste, aujourd’hui et maintenant, en partant de la Jérusalem d’aujourd’hui.
Jérusalem, c’est la polis, la ville par excellence. Alors oui Terre Sainte Magazine est politique.
Il y a bien une tension. La Jérusalem d’aujourd’hui doit tendre vers la Jérusalem céleste. Il est de notre responsabilité par conséquent de la bâtir, aujourd’hui et maintenant, en partant de ce qu’elle est, et avec toutes ses composantes. Des réalités qu’il faut chérir pour les porter à leur accomplissement dans le Christ.
Comment Terre Sainte Magazine – avec les Franciscains – aurait-elle à cœur de travailler à conserver une présence chrétienne en Orient en évacuant ce qui fait sa vie et ce par quoi la communauté doit passer ?
Nous pouvons regarder ces temps incertains comme un champ de désolation, nous lamentant qu’un monde ancien s’en soit allé.
Nous pouvons aussi regarder le Christ remonter des enfers, se pencher pour ramener Adam et Ève à la vie, charger un gamin de Gaza sur une de ses épaules, sur l’autre celui d’un kibboutz.
Quand il passe à notre niveau, à nous aussi il tend la main et dit : “Lève-toi, charge-toi d’un blessé, prends avec moi le chemin de la vie.”
Merci de faire le pari de vous lever avec nous, en route pour l’aventure !
Dernière mise à jour: 11/07/2024 15:49