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Une nouvelle capitale pour l’Egypte

Giuseppe Caffulli
10 novembre 2017
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D’ici fin 2019, les Egyptiens disposeront d'une nouvelle capitale administrative, non loin du Caire. La ville comptera 5 millions d'habitants, dont près de 2 millions travailleront.


Dans un peu plus de deux ans, fin 2019, le projet sera achevé et les ministères du gouvernement égyptien seront déjà tous en service dans la nouvelle capitale administrative (dont le nom est, pour l’instant, Le Caire Capitale). C’est ce qu’a déclaré le 18 octobre dernier, Khaled al-Husseini, directeur du Bureau de la coopération internationale de la Société, qui réalise ce méga-projet. Selon le directeur, 30 000 logements ont déjà été achevés. Il est donc temps, dit-il, que les ambassades étrangères commencent à planifier le transfert de leurs sièges vers la nouvelle capitale.

Le 15 octobre, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a assisté à une cérémonie organisée pour célébrer la dernière étape du projet de la nouvelle ville qui sera édifiée à une quarantaine de kilomètres à l’est du Caire historique. Certaines des œuvres en construction vont devenir le symbole de l’Egypte moderne et technologique : la tour la plus haute du continent africain, de 350 mètres ; de grandes zones résidentielles équipées d’installations modernes ; d’impressionnants centres commerciaux, mais aussi de grands jardins. Une fois achevée, la ville comptera 5 millions d’habitants, dont près de 2 millions de travailleront.

Il y aura également des mosquées et des églises (1 250 édifices religieux, presque tous islamiques) ; 2 000 écoles, 663 établissements de santé. Au nom du développement durable, une large utilisation de centrales à énergie renouvelable (panneaux et éoliennes).

Derrière le méga-opération, il y a d’énormes quantités de capitaux des pétro-monarchies du Golfe, qui investissent déjà massivement dans les infrastructures du pays des Pharaons. Et parmi les noms se distingue celui de  l’émir Moahmed Alabbar, qui a construit à Dubaï le plus haut gratte-ciel du monde.

Le rêve d’une nouvelle capitale, hors du Caire, se répète de manière cyclique dans l’histoire de l’Egypte moderne. À la fin des années 1970, Sadat City aurait dû remplacer le Caire, en devenant un centre moderne relié à la capitale par un train rapide. Mais le projet n’a finalement pas vu le jour, et Sadat City est rapidement devenue une ville satellite comme tant d’autres. Aucun ministère, aucun centre de gestion, aucune entreprise n’a jamais déménagé dans les sables du désert où elle avait été construite.

Dans le cas de cette nouvelle ville, les choses devraient aller différemment. Le président al-Sissi, réussissant là où ses prédécesseurs ont échoué, devrait en faire une grosse affaire. Deux ans après la Conférence sur le développement économique de l’Egypte qui s’était tenue à Charm el-Cheikh en mars 2015, « la ville mondiale pour l’avenir de l’Egypte » serait désormais bien plus qu’une hypothèse.

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