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Les chrétiens du Sud-Liban contraints de se réfugier à Beyrouth

Rédaction
1 octobre 2024
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Des colonnes de fumée s'élèvent vers le ciel depuis Odaisseh, l'un des villages libanais bombardés par les Israéliens, le 1er octobre 2024 ©David Cohen/Flash90

Le village chrétien de Deir Mimas a dû être évacué sur ordre des Israéliens. Les frères de Tyr ont également dû se replier dans la capitale libanaise. Témoignage du frère Toufiq Bou Merhi, franciscain de la Custodie de Terre Sainte au Liban.


(g.s.) – Le village chrétien de Deir Mimas, situé à quelques centaines de mètres de la frontière avec Israël, au sud du Liban, a dû être abandonné sous les assauts de l’offensive israélienne de ces derniers jours. Après les bombardements, l’ordre a été donné à la population civile d’évacuer la zone, théâtre d’une incursion terrestre.

Le curé de Tyr, le frère Toufiq Bou Merhi, franciscain de la Custodie de Terre Sainte, a confirmé aujourd’hui par téléphone le départ de cette petite communauté pour laquelle il s’est personnellement beaucoup investi depuis des années, et plus encore ces derniers mois.

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« Deir Mimas est désormais vide », explique le frère. » Le 30 septembre, les bombes ont atteint le village et les maisons. Après l’ordre d’évacuation de l’armée israélienne, les gens ont fui ».

« Allons à Beyrouth où nous pourrons aider davantage les gens »

Les paroissiens de Deir Mimas ont appelé le frère Toufic le lendemain, pour l’avertir de leurs départs. « Ils sont partis en petits groupes de voitures, car les routes et les voitures sont également prises pour cible. Je les ai suivis par téléphone jusqu’à leur arrivée à Beyrouth. Le dernier groupe vient d’arriver en ville. Il s’agit maintenant de trouver un moyen de rester près d’eux. Ce n’est pas le moment de se reposer ou de dormir. Certains ont de la famille ici, si bien que trois ou quatre familles vivent maintenant dans une même maison. Nous verrons comment être là pour eux. Telle est la situation, malheureusement. »

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La veille, le couvent de Tyr s’était lui aussi replié à Beyrouth.  » Toutes les personnes évacuées du sud à qui ont avait ouvert nos portes ont quitté le couvent à la suite de l’attaque de samedi, ajoute le franciscain. Tout le quartier est maintenant vide. Les gens, effrayés, ont préféré partir », détaille frère Toufic : « Lundi, en voyant le couvent vide, j’ai dit à l’autre frère qui m’accompagnait : « Nous ne sommes pas ici pour être des héros. Nous étions et nous sommes ici pour aider les gens. Maintenant, le quartier est vide et les personnes déplacées que nous aidions sont parties. Allons à Beyrouth où nous pourrons aider davantage les gens. » ».

Les frères sont partis en emportant du couvent ce qui leur était « le plus cher » : le Saint Sacrement, les reliques. « Quand je suis arrivé à Beyrouth, je pensais pouvoir dormir un peu et au lieu de cela, tôt le matin, on a annoncé que les habitants de Deir Mimas et des villages voisins, le long de la frontière, étaient en route pour Beyrouth, confie le frère. Un autre chapitre de cette histoire peu glorieuse commence. »

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