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Le pape François se réjouit du rapprochement avec les juifs

Christophe Lafontaine
1 septembre 2017
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Le pape a reçu, le 31 août, une délégation de rabbins auteurs d’un document intitulé « Entre Jérusalem et Rome ». Le pape a salué les relations  de plus en plus amicales et fraternelles de l’Eglise avec le monde juif.


Jeudi 31 août 2017, au Vatican le pape François a reçu en audience les représentants de la Conférence des rabbins européens, du Conseil rabbinique d’Amérique et de la Commission du Grand Rabbinat d’Israël. La délégation est à Rome pour rencontrer la Commission pour les Relations religieuses avec le judaïsme du Saint-Siège. À cette occasion, les rabbins ont remis au pape un document – fruit de leur travail –  intitulé Entre Jérusalem et Rome. Un texte de six pages adressé aux catholiques qui fait état des relations du monde juif avec l’Eglise catholique. Ce qui est, de fait, plutôt rare.

Les auteurs du texte expliquent qu’« avec le temps », ils se sont « clairement aperçu que les transformations de l’attitude et des enseignements de l’Eglise sont non seulement sincères mais de plus en plus profondes ». Et de souligner l’entrée  « dans une ère de tolérance grandissante, de respect mutuel et de solidarité entre les membres [des deux] confessions respectives. » Cependant, les auteurs précisent que « les divergences doctrinales sont primordiales et ne peuvent être ni discutées, ni négociées. » De son côté le Pape a reconnu que si le document Entre Jérusalem et Rome « ne cache pas les différences théologiques de nos traditions de foi », il « exprime toutefois la ferme volonté de collaborer plus étroitement aujourd’hui et à l’avenir ». Pour le Saint-Père, le document présenté par les rabbins jeudi «  rend un hommage particulier à la déclaration conciliaire Nostra Aetate, dont le quatrième chapitre constitue pour nous la grande charte du dialogue avec le monde juif », a expliqué François. Nostra Aetate, document phare du Concile Vatican II  avait exprimé en 1965 le respect des autres religions non-chrétiennes dont le judaïsme. « La mise à jour progressive de Nostra Aetate a permis à nos rapports de devenir toujours plus amicaux et fraternels » a ajouté le souverain pontife.

La déclaration conciliaire, a expliqué le Saint-Père « a mis en lumière que les fondements de la foi chrétienne se trouvaient déjà, selon le mystère divin du Salut, chez les figures des patriarches, de Moïse et dans les prophètes. La connaissance et l’estime mutuelle sont promues à travers le grand patrimoine spirituel que nous avons en commun, surtout par le biais des études bibliques et des rencontres fraternelles ». Pour leur part, les rabbins applaudissent dans leur document à « l’œuvre des papes, des responsables ecclésiaux et des chercheurs qui ont participé avec passion à ces évolutions » pendant plus de 50 ans. Ils se réjouissent également des déclarations de l’Eglise concernant le refus de toute action missionnaire en direction des Juifs.

Paix et sécurité

Dans son discours, le pape a également souligné que la déclaration des rabbins « s’adresse aux catholiques en les considérant comme des partenaires, des alliés, des amis et des frères dans la recherche commune d’un monde meilleur qui puisse apprécier la paix, la justice sociale et la sécurité ». Le pape a particulièrement insisté sur un des points du texte des rabbins, qui affirme que les religions doivent utiliser le comportement moral et l’éducation religieuse pour être capable d’influencer et d’inspirer, à l’opposé de la guerre, la coercition ou la pression sociale.

Dans cette perspective, les rabbins – à la fin de leur texte – s’inquiètent du « danger réel qui menace de nombreux chrétiens au Moyen-Orient ». Danger auquel ils sont sensibles « en tant que peuple ayant souffert de persécution et de génocide. » Ils invitent aussi l’Eglise à se joindre à eux pour « intensifier [leur] combat contre les nouveaux barbares de notre génération, à savoir les rejetons radicaux de l’islam, qui mettent en danger [la] société mondialisée et n’épargnent pas les très nombreux musulmans modérés. »

A noter que le pape François a multiplié les signes de bonne volonté à l’égard de la religion juive, mais aussi musulmane, depuis le début de son pontificat en 2013. Il s’est rendu en Terre sainte en 2014, comme ses prédécesseurs Jean Paul II et Benoît XVI. Il s’est également rendu à Auschwitz en juillet 2016, et aussi dans le monde arabo-musulman notamment en Turquie en 2014 et en Egypte au printemps 2017.

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