📺Consécration de l’église du Baptême du Christ sur les rives du Jourdain à Al-Maghtas

« Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon amour ». Ces paroles de l’Évangile ont résonné dans le cœur de Nadim Muasher qui, après avoir perdu son fils Ayman dans un tragique accident, a décidé d’apporter une contribution décisive à la construction de la nouvelle église d’Al-Maghtas, lieu du baptême de Jésus. Quinze ans de travail, de rêves et d’espoirs pour voir se réaliser ce projet qui s’annonce aujourd’hui comme un signe de renaissance.

Lors d’une conférence de presse, le cardinal Pizzaballa, Patriarche latin de Jérusalem, accompagné du nouveau Vicaire patriarcal pour la Jordanie, Mgr Twal, et de la Ministre jordanienne du Tourisme, Lina Hannab, a appelé tous les chrétiens à visiter les lieux saints, à ne pas interrompre le flux des pèlerinages dont dépendent les vies de tant d’habitants. La Jordanie est un pays sûr, a poursuivi le patriarche, et il serait dommage de renoncer à l’opportunité de venir ici, à la source de la vie.

L’histoire de cette église a commencé en 2009 avec la pose de la première pierre par le pape Benoît XVI. Il s’agissait d’un projet soutenu par de nombreux bienfaiteurs, dont l’État hongrois.

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Pour le jubilé d’argent du premier pèlerinage à Al-Maghtas, le cardinal Pietro Parolin, envoyé spécial du pape François, a consacré l’église, désormais confiée à la congrégation du Verbe Incarné. Une célébration à laquelle ont participé six mille fidèles, signe tangible d’une communauté vivante et vibrante.

« Nous sommes ici à l’endroit le plus bas de la terre », a souligné le cardinal dans son homélie. « Et c’est précisément ici que Dieu est venu à notre rencontre. Ce n’est pas un hasard si l’église partage le même axe avec le Saint-Sépulcre de Jérusalem : du baptême à la résurrection, c’est tout le mystère du salut qui se déploie en ces lieux. »

Le site du baptême de Jésus, identifié dans les années 1990 par l’archéologue franciscain Michele Piccirillo, porte en lui une stratification d’histoire sacrée : c’est ici que le peuple élu a traversé le Jourdain pour se rendre en Terre promise, c’est ici qu’Élie a été enlevé au ciel, c’est ici que Jean a baptisé Jésus. « Le passage du peuple par le Jourdain », a rappelé Mgr Parolin, « anticipe notre passage à la vie éternelle par les eaux du baptême. »

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Au cours du rite de consécration, les célébrants ont oint l’autel et les murs des quatre côtés de l’église de saint chrême, et ont versé l’eau du Jourdain dans les fonts baptismaux et aspergé les fidèles et les murs de l’église avec. Les reliques des saints martyrs de Barbastro (Espagne) et de Damas (Syrie), ainsi que celles de saint Jean-Paul II, ont été déposées dans l’autel.

En cette période de crise profonde au Moyen-Orient, la Secrétaire d’Etat a lancé un appel vibrant : « La violence ne doit pas déterminer notre avenir ! ». Son appel au cessez-le-feu, à la libération des otages et au respect du droit humanitaire à Gaza a également été repris par le patriarche Pizzaballa, rappelant sa dernière visite dans cette bande de terre tourmentée : « N’oublions jamais, pas même un instant, ceux qui souffrent ».

Tout le Moyen-Orient et le monde entier sont enveloppés et illuminés par le mystère du Fils de Dieu, là où le Ciel et la Terre se touchent.