Premier éditorial de l’année. Il serait bienvenu de présenter des vœux.
Je dois confesser que j’ai du mal avec le 1er de l’an et les festivités qui l’accompagnent. Je ne comprends pas bien qu’il faille se réjouir que la terre ait terminé sa révolution autour du soleil en 365,2422 jours comme à son habitude.
J’avoue aussi me lasser des souhaits de paix qu’on formule pour le Proche-Orient et spécialement entre Israéliens et Palestiniens. Ici, la paix n’est pas à l’ordre du jour et elle ne va pas nous tomber dessus dans le courant de l’année à force de formules incantatoires !
Je suis allée vérifier dans le Littré la définition du mot vœu(x). Le sens de “souhait, désir ardent” n’arrive qu’en sixième position !
La première définition offre une tout autre perspective. “Promesse faite au ciel par laquelle on s’engage à quelque œuvre non obligée”. Plutôt que de souhaiter qu’il nous arrive quelque chose, comme par magie, parce que nous l’aurions formulé, il s’agit d’œuvrer.
Il n’y aura pas de bonne année, sans que nous, nous ayons été bons, pas de bonne santé sans que nous ayons aussi pris soin de nous-mêmes, pas de paix sans que nous l’ayons construite.
Au rang des choses non obligées, un nouveau numéro de la revue pour parler de sujets que personne n’attend mais qui révèlent la beauté de cette terre et de ses habitants.
Ainsi sommes-nous partis sur les traces des chrétiens qui ont préparé le terreau du Concile de Nicée dont on célèbre cette année le 1700e anniversaire. Ça n’a pas été une mince affaire.
À la rencontre des préoccupations des hommes et des femmes d’aujourd’hui, nous avons fait des rencontres et entretiens, de Bethléem à Jérusalem, en poussant jusqu’au Liban et à la Syrie et nous avons partout trouvé des raisons d’espérer.
Dans un précédent numéro, nous vous avons raconté l’histoire des Martyrs de Damas canonisés fin octobre. Mais comment les Franciscains en définissent-ils le message pour aujourd’hui ? Nous les avons suivis dans leurs écoles et paroisses.
Et puis nous avons crapahuté dans le désert avec frère Abiel. Il pense que c’est le lieu pour réconcilier les chrétiens d’aujourd’hui avec ceux d’hier et enraciner plus profondément leur foi dans la riche terre qui a vu naître le monachisme.
Aimer cette terre et ses habitants, c’est notre façon de construire la paix ici en se gardant d’oublier la parole du psaume 126 : “Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain.” C’est lui notre paix, qu’il le demeure tous les jours de 2025.