« Faire de Jérusalem une ville de pèlerinage ouverte à tous les croyants. » Tel est l’appel du 11 juin 2017 de Saydet el-Jabal (formation chrétienne libanaise) en lien avec le centre palestinien de recherches et d'études, Tatwir.
L’appel de Saydet el-Jabal est une initiative arabo-chrétienne de paix lancée depuis Beyrouth. Pour son premier appel à vocation régionale, ce mouvement a déclaré, hier dimanche, vouloir « faire de Jérusalem une ville de pèlerinage ouverte à tous » rapporte l’Orient- Le Jour dans son édition du lundi 12 juin. Pour ce faire, cette plate-forme – modérée – de réflexion sur le rôle citoyen des chrétiens s’est liée avec le centre d’études palestiniennes, Tatwir. L’appel a été lancé à l’issue d’un atelier de travail (libano-palestinien donc) qui a lieu après une messe célébrée par le patriarche maronite Béchara Raï à la basilique Notre-Dame du Liban. Notamment, pour renouveler la consécration du Liban au Cœur Immaculé de Marie, à l’occasion du centenaire des apparitions mariales de Fatima.
Cet appel vise à consacrer Jérusalem comme lieu de pèlerinage ouvert à tous les croyants (juifs, chrétiens et musulmans). C’est-à-dire y compris les musulmans et chrétiens du monde arabe. « L’objectif est de revendiquer auprès des instances politiques officielles, libanaises, arabes et internationales, et avec l’aide d’autorités religieuses, que soient levés tous les obstacles politiques et juridiques à l’autorisation des voyages de pèlerinage à Jérusalem », expliquait le président de Saydet el-Jabal, Farès Souhaid, à L’Orient-Le Jour quelques jours avant la rencontre de dimanche. Dans le même élan, le journal rapporte que Hicham Debsi, président de Tatwir, croit que « c’est par ce biais que pourrait commencer la libération de Jérusalem des cloisons identitaires où elle est artificiellement enfermée ». Voyant de facto Jérusalem comme « le commencement de la paix dans la région ».
L’appel du rassemblement Saydet el-Jabal peut s’interpréter comme le relais de l’exhortation apostolique adressée par pape émérite Benoît XVI lors de sa visite à Beyrouth en 2012. « Le pape Benoît avait alors appelé à faire de la Palestine une destination permanente et ouverte au « pèlerinage libre des croyants, sans contraintes, de manière à aider et encourager les groupes chrétiens à rester en terre sainte » », indique Saydet el-Jabal dans un communiqué.
Comme en écho, cet appel est intervenu trois jours après que le pape a encouragé depuis Rome l’initiative de prière « Une minute pour la paix » le jeudi 8 juin 2017 en souvenir de la rencontre, dans les jardins du Vatican, des présidents israélien Shimon Peres et palestinien Mahmoud Abbas, avec le pape lui-même et avec le patriarche Bartholomée Ier.