Le président Donald Trump ne sait pas encore s’il tiendra rapidement la promesse faite pendant la campagne électorale de transférer l'ambassade américaine d’Israël de Tel-Aviv à Jérusalem. Pressions de toutes parts.
(g.s) – Le secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, a laissé entendre le 14 mai, que le président Donald Trump n’avait pas encore décidé s’il tiendrait la promesse faite au début de la campagne électorale de transférer l’ambassade américaine d’Israël, de Tel-Aviv à Jérusalem.
Ce serait un geste de rupture par rapport à la politique de tous les autres gouvernements qui entretiennent des relations diplomatiques avec l’Etat hébreu. Ces derniers maintiennent leurs sièges diplomatiques à Tel Aviv à partir du moment où ils considèrent les quartiers Est de la ville comme faisant partie des Territoires palestiniens occupés depuis la guerre des Six jours de 1967. Et ce, indépendamment du fait qu’Israël a toujours considéré Jérusalem comme capitale et l’a légalement déclarée comme telle par la loi de 1980.
Le Congrès américain avait décidé en 1995 le déplacement de l’Ambassade avant l’année1999. Cependant, en se servant des prérogatives accordées à la Maison Blanche, tous les présidents successifs en place (Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama) ont renouvelé – de semestre en semestre – un moratoire toujours en vigueur. La dernière signature par Barack Obama expire le 1er juin prochain, dans quinze jours. Il suffirait à Trump de ne pas en signer une autre pour donner le feu vert à la relocalisation de l’ambassade.
Washington évalue toutes les conséquences possibles d’une telle démarche, quant à la paix dans la région et aux intérêts stratégiques des Etats-Unis.
Le gouvernement de Benjamin Netanyahu s’est plusieurs fois prononcé publiquement en faveur de ce projet. Le porte-parole du Premier ministre a immédiatement commenté les propos de Tillerson déclarant que « le déménagement de l’ambassade ne nuirait pas au processus de paix. Au contraire, il le ferait progresser en corrigeant une injustice historique, et en déconstruisant la rhétorique palestinienne selon laquelle Jérusalem n’est pas la capitale d’Israël ». Netanyahu affirme que le gouvernement israélien a exprimé à plusieurs reprises cette conviction à Trump et à Tillerson ces derniers mois.
Par ailleurs, les Etats arabes (y compris les plus proches alliés des Etats-Unis dans la région, que sont l’Egypte et la Jordanie, d’ailleurs les deux seuls à avoir signé des traités de paix avec Israël) ont mis en place une pression sur la Maison Blanche afin de la faire renoncer au transfert d’ambassade. Un tel acte, disent-ils, ne ferait qu’accroître les tensions et la violence dans la région. Selon les médias israéliens, ils font le même constat que les services de sécurité de l’Etat hébreu.
Rappelons que les ébauches d’accords de paix prévoyant la création d’un Etat palestinien incluent également la clause qui considère Jérusalem-Est comme étant la capitale palestinienne.