La Cour Suprême d'Israël s'est prononcée sur le retour d'un palestinien originaire de Jérusalem. Bien qu’il ait vécu durant des années aux Etats-Unis, il pourra revenir vivre dans sa ville natale.
(Jérusalem) – Une saisine de la Cour Suprême israélienne du 14 mars reconnaît enfin le statut de résident à un Palestinien originaire de Jérusalem qui veut y retourner après des années, rapporte Haaretz. Akhram Abdalhak a dû quitter la ville à l’âge de neuf ans, en 1967. Il a alors habité aux Etats-Unis, où avec sa famille il a obtenu la citoyenneté. En 1989 il décide de retourner vivre à Jérusalem. Il découvre alors que ce n’est pas possible à moins d’être tenu pour un immigré dans sa ville natale. En 2014, 58 ans, il a saisi la Cour d’Israël. Pourquoi?
Depuis 1967 et la conquête de la partie orientale de Jérusalem par les Israéliens, les Palestiniens habitant le côté Est de la ville ne reçoivent pas de citoyenneté. L’Etat d’Israël leur accorde un « statut de résident permanent ». Selon Haaretz « l’Etat (hébreu) les a traités comme des immigrants et non comme des résidents nés ici ». Par aillurs, selon le Ministre de l’Intérieur, les Palestiniens qui s’éloignent de la ville pendant plus de sept ans ne seront plus considérés résidents de Jérusalem.
Il ne s’agit pas d’une loi mais d’une pratique qui a permis au Ministère de révoquer la résidence à plus de 14.000 palestiniens. Cette pratique se basait sur une autre saisine de 1988. Ainsi, à cause de l' »expiration » de leur permis, les autorités israéliennes ont refusés l’accès à des « familles installées en Cisjordanie ou à des jeunes partis étudier à l’étranger pendant une période de plus de sept ans », rapporte encore le quotidien israélien.
Le 14 mars, la Cour a décidé à l’unanimité : le statut des habitants de Jérusalem constituent un cas particulier. Les juges, sous la direction de la Présidente de la Cour Suprême Miriam Naor, ont ainsi accordé à Mr. Abdelhak le statut de résident. Ce cas pose les bases pour une nouvelle pratique concernant le retour des résidents qui ont quitté Jérusalem lors de l’occupation de 1967. Mais Naor a tout de suite précisé que « chaque cas sera jugé sur ses propres mérites ».
Terre Sainte Magazine dans son numéro de Mars-Avril 2017, consacre un dossier à la Cour suprême et spécialement ses jugements s’agissant de la construction de la barrière de sécurité