Le Pape François n’oublie pas la Syrie, un pays ravagé par six ans de guerre. Il a annoncé faire un don de 100 000 euros sous la forme d'aides concrètes aux familles syriennes.
Nourriture, chauffage, aides sanitaires, aides pour les enfants : le pape François ne se limite pas à la prière et aux appels à la paix. Il offrira 100 000 euros d’aides concrètes aux familles d’Alep. Après les exercices spirituels de carême du 10 mars, une messe pour la Syrie a été célébrée par le pape à Ariccia (Rome). C’est là que François et la Curie ont annoncé le don qui transitera par l’intermédiaire de la Custodie de Terre Sainte, rapporte le journal italien Avvenire. Lors des exercices spirituels, le frère Giulio Michelini a proposé la lecture du livre «Juste avant l’aube » de frère Ibrahim Alsabagh, le franciscain curé de la paroisse latine d’Alep. Le livre, qui sortira en mars au Éditions du Cerf, décrit les dernières années telles qu’il les a vécues au service de la communauté syrienne.
Ibrahim Alsabagh sait à quel point les familles syriennes ont besoin de cet argent. Dans un entretien accordé à Radio In Blu, il explique : « Les gens sont encore dépendants des aides que les Franciscains distribuent ». A Alep, « l’électricité est quasi inexistante depuis des années ». « Les gens n’arrivent pas à se procurer du pain, parce qu’il n’y a pas de travail. De plus, il n’y a plus d’eau en ville depuis deux mois ». Le curé d’Alep a remercié et assuré le pape de la prière de sa communauté : « Il est si près de nous que c’est comme s’il vivait ici, à Alep ».
Mgr Georges Abou Khazen – franciscain de la Custodie de Terre Sainte et vicaire apostolique des Latins d’Alep – a rendu hommage au Pape et à la Curie : « Nous sommes heureux. Le Saint-Père n’a jamais abandonné la Syrie et il suit attentivement ce qui se passe. Je pense que la situation en Syrie peut s’améliorer aussi grâce à ses prières. Et maintenant il nous arrive un autre signe concret de sa sollicitude».
« Beaucoup de familles chrétiennes quittent encore la ville d’Alep. 185.000 chrétiens y habitaient avant la guerre. Aujourd’hui ils sont la moitié », continue Mgr Abou Khazen. «J’espère que ce geste du Pape va inciter de nombreuses familles à revenir ». Mais la crise humanitaire syrienne n’est pas terminée, les bombardements n’ont pas cessé. Ces jours-ci on commémore le triste anniversaire de six ans de la guerre qui a détruit le cœur du Moyen-Orient.