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Neuf juifs du Venezuela ne pourront pas immigrer en Israël

Terresainte.net
11 janvier 2017
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La loi du retour, votée le 5 juillet 1950 par la Knesset, garantit à tout Juif le droit d'immigrer en Israël. Aryé Dery, ministre de l’Intérieur et membre du parti ultra-orthodoxe Shass, ne l’entend pas de cette oreille.


(Jérusalem/AP) – Neuf juifs convertis originaires du Venezuela se sont vu refuser leur requête d’Aliyah (montée) par le Ministre de l’Intérieur israélien. Ces membres de trois familles originaires de la petite ville de Maracay se sont convertis au judaïsme en 2014 avec l’appui du Tribunal Rabbinique, rapporte The Times Of Israel. Le refus de la part du ministre Arye Dery, membre du parti ultra-orthodoxe Shas, de leur ouvrir le droit au retour agite la presse israélienne ces derniers jours. En même temps, des représentants de la communauté juive font entendre leur voix en critiquant cette décision.

Selon le quotidien israélien Haaretz, « Israël a enfreint les règles de l’immigration en refusant la citoyenneté aux juifs vénézuéliens ». Mais le Ministre de l’Intérieur soutient le contraire. Selon Dery, leur engagement dans la vie communautaire juive n’a pas été suffisant et « leur requête nous fait penser qu’il y a d’autres raisons », rapporte Haaretz.

Les neufs personnes – converties en 2014, avant le début de la crise qui aujourd’hui traverse le Venezuela – vivent dans un village rural où il n’existait aucune communauté juive. C’est pourquoi ils ont rejoint la synagogue la plus proche, à une heure de voiture. Ils ont donc étudié et pratiqué le judaïsme pendant trois ans avant la demande du visa d’Aliyah.  

Selon la Loi du Retour d’Israël, approuvée en 1950, « chaque juif a le droit de venir en Israël » à condition d’avoir fait partie d’une communauté juive pendant au moins une période de neuf mois, où il doit y avoir un rabbin et une synagogue. Si la communauté n’est pas présente, comme à Maracay, les juifs doivent rejoindre l’assemblée la plus proche. Dans ce cas, « ils n’auront pas la citoyenneté dès leur arrivée en Israël, mais devront attendre jusqu’au moment où ils auront complété toute la période d’engagement actif dans la vie juive », en vivant une période en Israël avant de pouvoir obtenir la citoyenneté, rapporte Haaretz. Selon le quotidien israélien, donc, le refus n’a pas du sens: la procédure a été respectée. De plus, le ministre de l’Intérieur n’a même pas consulté l’Agence Juive, organisme chargé de l’immigration vers Israël, comme normalement il fait.

Les neufs juifs vivent actuellement au Venezuela, un pays frappé par une crise économique terrible, ainsi que politique et institutionnelle. Et ce n’est pas la première fois que des juifs quittent ce pays: en 2015, 111 juifs vénézuéliens sont arrivés en Israël, deux fois plus que 2012. Le Washington Post dans son article  explique : « Les Juifs Vénézuéliens s’enfuient vers Israël pour échapper à l’extrême pauvreté ». Selon la même publication, aujourd’hui restent « entre 6.000 et 9.000 juifs dans un pays de 30.000 millions d’habitants ». À cause de nombreux épisodes d’antisémitisme, « environ 50% dès 22.000 juifs qui vivaient dans le pays ont quitté le pays sous Chavez ». Le Venezuela et Israël ne sont pas en bons termes depuis que l’ancien président Hugo Chavez a expulsé l’ambassadeur israélien en 2009.

Cette inflexibilité apparente du Ministre de l’Intérieur vient brutalement rappeler aux Israéliens qu’une question n’a jamais été définitivement tranchée entre eux : Qui est juif ?

Si est juif celui qui est né d’une mère juive comme le dit la loi et le rappelle Deri, alors même la fille de Donald Trump, Ivanka, dont tout Israël se réjouit tellement de proclamer la judaïté , n’est pas juive. Elle appréciera.

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