Le sénat français a voté une résolution invitant le gouvernement français à reconnaitre le génocide des chrétiens d’orient et autres minorités commis par l’Etat islamique.
(Jérusalem/AP)- Une résolution appelant le gouvernement français à reconnaître le « génocide » subi par « les populations chrétiennes, les yézidis, et autres minorités et les populations civiles » par l’Etat Islamique en Syrie et en Irak a été votée à l’unanimité par le Sénat. Présentée par le sénateur républicain Bruneau Retailleau, elle accuse Daesh de « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité ». Ainsi le Sénat se joint à la Chambre des Communes du Parlement britannique, au Conseil d’Europe, au Parlement Européen et aux Nations Unies, qui se sont déjà exprimé à ce sujet. Ensemble, ils condamnent un massacre souvent trop silencieux de ces minorités ethniques et religieuses.
« Cette résolution est symbolique, mais les symboles sont extrêmement importants. Les populations traumatisées par Daesh ont besoin de voir que les instances internationales ne laisseront pas passer ces crimes », pense Pascal Gollnisch, d’après Le Figaro qui rapporte les propos du président de l’Œuvre D’Orient. Comme il le souligne, cette résolution n’aura pas de conséquences légales: elle ne restera qu’un signe. Mais elle pourra quand-même attirer l’attention de la communauté internationale sur cette situation préoccupante. Le site Aleteia, rapporte qu’en Syrie 500.000 yézidis ont été obligés à quitter le pays, qu’en Irak les chrétiens sont passés de plus d’un million à 400.000 en 2014. Ce sont des chiffres qui font réfléchir.
Il appartiendrait à la Cour Pénale Internationale de s’en occuper. Cette juridiction pénale a pour mission de juger les crimes de guerre et de génocide, mais elle ne peut le faire que dans les pays qui ont signé la Convention de Rome. L’Irak et la Syrie n’en font pas partie. La CPI pourra quand-même être saisie par la France, pays signataire, avec le but « d’enquêter sur les actes commis par des « combattants étranger » français »: une « lueur d’espoir » selon Aleteia. Le but de la résolution, même si elle n’est pas contraignante, reste alors celui d’encourager « le gouvernement français à agir […] pour donner la compétence à la CPI pour poursuivre ces crimes », énonce la résolution-même.
Ce n’est pas la première fois qu’on essaie de faire entendre la voix des victimes de Syrie et Irak. En 2014 la France proposait à l’ONU une résolution condamnant les crimes aussi bien de l’Etat Islamique que du régime syrien de Bachar al-Assad. Mais les vetos chinois et russe ont empêché sa reconnaissance. Cette résolution approuvée en décembre par le Sénat français veut mettre l’accent sur la persécution des minorités chrétiennes d’Orient et exclue la condamnation du régime syrien. Certains la critiquent aussi car «la condamnation de ces crimes ne dois pas varier selon l’origine des victimes» , commente Laurent Fabius dans Le Figaro , car c’est le destin réservé à « tous ceux qui refusent de se soumettre » à Daesh.