Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Un musée dédié à Yasser Arafat ouvre à Ramallah

Mélinée Le Priol
10 novembre 2016
email whatsapp whatsapp facebook twitter version imprimable

Exactement douze ans après sa mort le 11 novembre 2004, le « père de la nation palestinienne » a désormais son musée à Ramallah, le siège de l’Autorité palestinienne.


(Ramallah) – C’est le clou du spectacle, le temps fort de la visite du musée qui a ouvert ce jeudi 10 novembre : le visiteur découvre les pièces étroites où Yasser Arafat a été confiné près de deux ans lors de la seconde intifada, quand les chars israéliens ont encerclé et bombardé son quartier général à partir de décembre 2001. Nous sommes en plein cœur de la Mouqata’a, le palais présidentiel palestinien, à Ramallah (Cisjordanie). Les lits d’Afarat et de ses gardes sont encore recouverts d’épaisses couvertures, les célèbres keffiehs de l’ancien président s’empilent dans une armoire. Soigneusement reconstituée, la scène de ce siège historique s’offre désormais à la vue du public.

L’autre partie du musée est sans doute plus classique, mais pas moins intéressante. Le long d’un parcours en pente douce qui monte sur deux étages, on découvre ou redécouvre les principaux événements et figures historiques qui ont fait le XXe siècle palestinien. Le tout à travers le parcours de Yasser Arafat, indétrônable star de la résistance palestinienne. Cela qui a fondé le parti Fatah en 1959, dirigé l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) pendant 35 ans et été le tout premier président de l’Autorité palestinienne jouit d’un prestige immense auprès des Palestiniens. Surnommé « Abou Ammar », il est pour eux le père de leur nation.

De ses passeports à son pistolet, en passant par ses lunettes de soleil, les biens personnels de l’ancien président occupent une place de choix dans ce musée par ailleurs jalonné de panneaux explicatifs, de photos et de vidéos. Les objets ont été péniblement collectés pendant des années par la fondation Yasser Arafat. Celle-ci a dû se heurter à des obstacles de taille, à commencer par l’inaccessibilité de certains objets dans la bande de Gaza après l’arrivée du pouvoir du Hamas en 2007. « Nous avons mis deux ans à négocier avec le Hamas pour récupérer sa médaille de Prix Nobel de la paix, mais nous avons réussi ! » se félicitait Azam al-Ahmad, membre de cette fondation, lors de l’inauguration du musée mercredi soir.

L’actuel président Mahmoud Abbas était aussi présent. Ce musée, a-t-il dit, est un « cadeau pour les jeunes générations, afin qu’elles connaissent l’histoire de l’un des plus grands hommes de la Palestine et du monde ». L’Egyptien Amer Moussa, ancien secrétaire général de la Ligne arabe, a quant à lui déclaré que ce lieu ne « pleure pas un souvenir », mais « l’immortalise et le maintient en vie ».

Le musée, qui a coûté 7 millions de dollars (6,3 millions d’euros), se trouve au sein du mémorial dédié à Arafat dans la « Mouqata’a ». Ce complexe abrite depuis 2007 un mausolée temporaire : les Palestiniens espèrent toujours déplacer la tombe d’Arafat à Jérusalem, le jour où celle-ci sera devenue capitale de l’Etat palestinien.

Le numéro en cours

La Newsletter

Abonnez-vous à la newsletter hebdomadaire

Cliquez ici
Les plus lus