Une délégation de frères mineurs de la Custodie de Terre Sainte s’est rendue cette semaine à la Cité Saint Pierre avec un présent pour le Pape : la reproduction du visage du "septième ange" de la basilique de Bethléem.
Mercredi 12 octobre, une délégation des frères mineurs de la Custodie de Terre Sainte – dirigée par le frère Giuseppe Ferrari, délégué du Custode de Terre Sainte en Italie – participait à l’audience générale du Pape, place Saint-Pierre.
A la fin de l’audience, les frères et les représentants du Centre de mosaïque de Jéricho – fondé il y a quelques années par le regretté archéologue franciscain Michele Piccirillo – remettaient au pape une reproduction du visage du « septième ange » redécouvert au cours des récents travaux de refection de la basilique de la Nativité à Bethléem, confiés à l’entreprise italienne de restauration du patrimoine artistique Piacenti (Prato, Italie).
Dissimulé derrière une couche de plâtre, l’ange, repéré à l’aide de caméras thermiques, est le septième sur les murs de la basilique. Cinq siècles qu’on ne savait plus rien de cette mosaïque, on la pensait même détruite, mais de nouveau le visage de cette créature angélique, mesurant trois mètres de haut, resplendit.
Toutes les mosaïques murales de la Nativité remontent aux croisades (XIIème siècle) mais ont été réalisées par des artistes s’inspirant de la tradition byzantine. Ces œuvres d’art, commanditées par le croisé Amaury Ier d’Anjou, roi de Jérusalem, portent cependant une particularité : les minuscules carreaux de couleurs vives en pierre, en coquillages, en verre et en or sont inclinés vers le bas, de manière à offrir aux pèlerins qui les contemplaient depuis le sol, une vision optimale.
Le pape François a cité ce septième ange au cours d’une audience le 16 juin dernier aux participants de la Réunion des Œuvres d’Aide aux Églises Orientales (ROACO). « On m’a informé – a dit le pape – qu’au cours des travaux de restauration à Bethléem, sur un mur de la nef, a été mis au jour un septième ange en mosaïque qui, avec les six autres, forment une sorte de procession à l’endroit qui commémore le mystère de la naissance du Verbe fait chair. Cela nous fait penser que les visages de nos communautés ecclésiales peuvent être parfois couvertes de saleté, dues aux divers problèmes et aux péchés Votre œuvre doit donc toujours être guidée par la certitude que derrière cet encrassement, matériel ou moral, malgré les larmes et le sang provoqués par la guerre les violences et les persécutions, il y a un visage lumineux qui est celui de l’ange de la mosaïque ».
C’est à cette occasion qu’est née l’idée d’offrir une copie d’un détail de cette mosaïque au pape. Un cadeau qui, aujourd’hui, a atteint sa destination. Le panneau de mosaïque est un carré de 55 cm de dimension qui reproduit le visage de l’ange à l’échelle 1:1. Il a été réalisé par deux artistes du Centre de mosaïque de Jéricho : Faten et Hasan Rawashda, un couple de musulmans présents à l’audience papale, aux côtés des responsables du centre Osama Hamdan et Carla Benelli. A cette délégation se joignaient quelques représentants de l’entreprise Piacenti.
Durant l’audience François a de nouveau livré un vibrant appel à la paix en Syrie. Voici ses paroles : « Je tiens à souligner et réaffirmer ma solidarité avec toutes les victimes du conflit inhumain qui se déroule en Syrie. C’est avec un sentiment d’urgence que je renouvelle mon appel, implorant, de toute ma force, les responsables, afin que l’on fasse le nécessaire pour un cessez-le-feu immédiat, qui soit imposé et respecté au moins le temps nécessaire pour permettre l’évacuation des civils, en particulier les enfants, qui sont encore piégés sous les bombardements cruels ».