Avec l’intensification des combats à Alep et dans le reste de la Syrie, la situation humanitaire se dégrade pour les civils.
(Jérusalem/TD) – Les forces rebelles syriennes n’ont pas réussi dimanche à rouvrir la dernière route d’approvisionnement vers leurs quartiers dans la ville d’Alep, selon l’Afp. Ils avaient lancé samedi soir une offensive pour reprendre le contrôle de cette route, dite du “Castello”. C’est la seule voie qui connecte les quartiers tenus par les rebelles au monde extérieur.
Jeudi, les forces du régime avaient réussi à couper la route. Dans la contre-attaque menée depuis samedi, les rebelles auraient perdu une trentaine de combattants. Quelques jours plus tôt, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) avait fait part de sérieuses inquiétudes à propos des 300 000 personnes enfermées dans la cette partie de la ville. “Les intenses combats au cours des derniers jours ont continué à mettre les civils en danger de mort et de blessures, tout en coupant de fait l’accès humanitaire aux personnes dans le besoin”, avait déclaré un porte-parole de l’ONU la semaine dernière.
Les affrontements se sont en effet intensifiés à Alep et dans les zones alentour depuis quelques semaines : attaques aériennes, bombardements et lourds combats ont été rapportés. Les militaires du régime de Bachar al-Assad, qui contrôlent l’autre moitié d’Alep, cherchent à reprendre les quartiers rebelles.
Les combats ont fait de nombreux morts et blessés chez les civils, tout en empêchant les opérations d’aide humanitaire. De sérieux dommages aux écoles, hôpitaux, et autres infrastructures civiles ont par ailleurs été constatés. L’arrêt de tout ravitaillement par la route du Castello a renforcé les craintes de pénurie, les produits de première nécessité devenant de plus en plus rares.
Selon le service de presse de l’ONU, un porte-parole des Nations Unies a réitéré l’appel à toutes les parties au conflit à prendre des mesures pour la protection les civils, comme cela est requis par le droit international humanitaire.
Des frères franciscains de la Custodie de Terre Sainte sont toujours présents à Alep. À cause de l’intensité des combats et bombardements, le centre estival pour les enfants (lire notre article « Alep vit ! ») a dû être temporairement suspendu. Le père Firas Lutfi, vicaire de la paroisse, lance un appel : « Nous sommes malgré tout dans les mains du Seigneur ! Priez pour nous et faites en sorte que s’intensifient prières et jeûnes afin que le Seigneur nous concède la Paix, tant attendue et espérée ».
Autre part dans le pays, la situation n’est pas forcément meilleure. Le coordinateur humanitaire des Nations Unies pour la Syrie, Yacoub El Hillo, a sonné l’alarme au sujet de la détérioration des conditions humanitaires, et a insisté sur les besoins urgents d’évacuation médicale dans les villages de Madaya, Foah, Zabadani et Kefraya, où plus de 62 000 personnes sont assiégées et subissent la famine.
Dans un communiqué, il a appelé les parties au conflit à un accord sur les quatre villes, afin de permettre un accès immédiat et inconditionnel à tous les acteurs humanitaires. “Les Nations Unies appellent de nouveau à la levée de tous les sièges de populations civiles en Syrie. L’utilisation du siège pour affamer les populations est un crime selon le droit humanitaire international”, a rappelé M. El Hillo.
En Syrie, 5,5 millions de personnes sont dans le besoin, dans des zones difficiles d’accès ou assiégées, avec un accès limité à l’assistance humanitaire. De ce nombre, près de 600 000 sont dans 18 zones assiégées y inclut les quatre villages.
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Pour soutenir les franciscains d’Alep qui ont plus que jamais besoin de l’aide de la communauté internationale vous pouvez faire un don en ligne à la Fondation François d’Assise, relais en France des actions de la Custodie de Terre Sainte. Reçu fiscal avec possibilité de réduction de l’ISF. Pour toute information : fondationfrancoisdassise@franciscains.fr