Dans la banlieue de la ville et les villages environnants, de violents combats sont en cours contre les forces islamistes qui ont lancé une contre-offensive. Le témoignage des frères de la Custodie présents sur place.
A quelques heures du raid aérien qui a tué au moins trente personnes dont des femmes et des enfants dans un camp de réfugiés du nord-ouest de la Syrie, Alep peine à maintenir la trêve pourtant convenue par les Etats-Unis et la Russie le 3 mai dernier. Dans la banlieue de la ville et les villages voisins, de violents combats sont en cours contre les forces islamistes qui ont lancé une contre-offensive. Les bombardements de l’aviation russe se poursuivent près d’Irbid et de la frontière avec la Turquie causant de nombreuses victimes. Ramadi, ville irakienne aux mains de l’État islamique pendant plus de huit mois, a été complètement détruite par les bombardements de la coalition anti-Etat Islamique menée par les Etats-Unis et les combats entre miliciens et forces loyalistes irakiennes.
Pendant ce temps, à Alep, les voix préoccupées des frères de la Custodie de Terre Sainte, présents aux côtés des derniers chrétiens de la ville, s’élèvent. La semaine fut en effet sanguinaire. Des pluies de missiles sur les maisons à peine rénovées et des bombes sur les hôpitaux. « Au cours de la messe vespertine du dimanche 1er mai – raconte frère Ibrahim – tant de missiles sont tombés sur les quartiers d’Azizieh et de Ram où nous nous trouvons. Avec une célébration bondée, nous avons réussi tant bien que mal à terminer la messe, ici, en notre église Saint-François. Mais pendant ce temps, frère Bassam (Zaza) et les fidèles de Ram se sont mis à l’abri dans des refuges car la ville a été bombardée quatre fois. Ils sont descendus dans la panique générale après qu’une explosion ait touché le toit de l’église. Nous ne savons pas encore les dommages occasionnés ». Les estimations parlent de près de 250 morts et un nombre indéterminé de blessés pour les seuls neuf derniers jours.
La situation d’Alep, ville située depuis longtemps sur la ligne de front du brutal conflit syrien, était déjà bien critique avant cette attaque. Environ 250.000 personnes se trouvent encore dans la ville. Une seule route est encore ouverte pour entrer et sortir des zones non contrôlées par le gouvernement. La semaine dernière ce sont plusieurs hôpitaux et centres médicaux qui ont été pris pour cible et détruits.
En attendant, le bruit que 5 000 djihadistes seraient entrés de la Turquie vers la Syrie et seraient désormais installés à la périphérie d’Idlib et d’Alep semble se confirmer. Parmi eux, la présence massive de combattants djihadistes du Parti islamique du Turkménistan qui a reçu des armes et des munitions du Front Al Nosra et des Soldats d’Al Aqsa, mouvements composés de Syriens et d’autres nationalités. Des Turcs et des Ouïgours chinois auraient fixé leur siège dans le village d’Al Bawabiya (sud-ouest d’Alep, à deux kilomètres de l’autoroute menant à Damas). Face à la férocité de ces nouveaux combattants musulmans, les résidents n’ont plus que deux possibilités : soit se joindre à leur cause ou se livrer à un long et douloureux exode.
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