Quand l'actualité semble ne pouvoir donner que de mauvaises nouvelles.
Il était presque terminé ce billet d’humeur mais à la lecture il paraissait bien sombre. Il est passé à la poubelle. Je n’étais pas d’humeur à lire des choses sombres, pourquoi dès lors vous en affliger ? Retour à la case départ. Chercher un sujet. Que lit-on dans l’actualité ?
Un bus explose à Jérusalem. Encore des morts en Palestine. L’émigration chrétienne continue inexorablement. Mort de l’excellente actrice israélienne Ronit Elkabetz. Fin de la trêve en Syrie. Noyade de migrants, encore. Appels aux meurtres du Hamas. Chute dramatique des pèlerinages. Spoliation des terres chrétiennes de Beit Jala-Crémisan. Trois ans sans nouvelle de Mgr Boulos Yazigi (grec-orthodoxe) et Mgr Youhanna Ibrahim (syriaque-orthodoxe) enlevés en Syrie. Un nouveau mur aux frontières d’Israël. Le ghetto se resserre. Et la liste est loin d’être exhaustive.
D’où vient alors cette joie indéboulonnable qui sourd au tréfonds comme une évidence ? Il y a les pèlerins rencontrés qui apprennent à aimer ce pays. Il y a ce moine grec orthodoxe qui fait assaut d’amabilité quand je le croise. Il y a la foi de ces jeunes Palestiniens (à lire dans TSM cet été !). Il y a le roi de Jordanie qui participera au financement de la restauration du tombeau de Jésus. Il y a les 700 jeunes du diocèse, de toutes confessions, qui partiront aux JMJ. Il y a cette vigile de prière à Nazareth pour la fête de l’Annonciation. Il y a les nouvelles des communautés chrétiennes de Syrie et la foi de ces gens humbles, trop pauvres pour partir. Il y a l’amitié naissante avec Mohammed. Il y a Louis, 8 ans et demi, qui a demandé le baptême car ses copains de classe – Blaise, Joseph, Umberto – du Lycée français (et laïc) de Jérusalem le catéchisent depuis 3 ans ! Il y a Lena hyper palestinienne qui découvre qu’il y a des Israéliens sympas. Il y a Hélène qui après 2 ans avec nous va voler de ses propres ailes.
Il y a cette messe le jour de Pâques dans le tombeau du Christ avec les intentions des lecteurs de Terre Sainte Magazine. Il y a ce tombeau vide depuis 2000 ans. Si un sacrement est “le signe visible d’une réalité invisible”, comment ce tombeau ne serait-il pas un “quasi-sacrement” ? Le signe visible, c’est le tombeau vide ; la réalité invisible c’est sa résurrection. Et cette résurrection par laquelle toute forme de mort est vaincue, par laquelle le monde est déjà sauvé, m’appelle tous les jours y compris dans la noirceur à me souvenir des belles choses de la vie. Et vous savez quoi ? ça rend heureux de lire le monde dans les lunettes du Ressuscité !