Priez, vous êtes filmés: des caméras de surveillance sur l’esplanade des Mosquées
Israël et la Jordanie finalisent l'accord d'installation de caméras de surveillances sur l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem. Priez, vous êtes filmés.
(Jérusalem/N.H.) – Le 22 octobre, suite à un mois de vives violences sur l’esplanade des Mosquées, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rencontré à Berlin le vice-président américain J. Kerry dans un effort pour trouver un moyen d’apaiser la tension. Au cours de cette réunion, Netanyahu a informé Kerry de la proposition de la Jordanie d’installer les caméras de surveillance sur le site sacré. Pour la Jordanie, cela permettrait d’avoir à l’œil en temps réel l’esplanade et de s’assurer que les mosquées ne sont pas lésées et le statu quo violé.
Hail Daoud, le ministre Jordanien du Waqf, administration des lieux saints musulmans, a déclaré diamnche 28 février que le ministère enverrait des techniciens dans les prochains jours pour finaliser les arrangements techniques pour l’installation des appareils. L’idée faisait l’objet d’intenses discussions en Israël et en Jordanie.
En octobre dernier, Israël, les États-Unis et la Jordanie se sont accordés sur l’installation de ces appareils de surveillance dans l’ensemble du lieu dans une tentative d’apaiser les tensions sur place et par conséquent dans l’ensemble du pays. Cependant la police israélienne avait empêchée le Waqf d’installer les caméras, affirmant qu’un accord officiel concernant leur installation n’avait pas encore été atteint.
Fin février, selon les médias israéliens, les caméras de surveillance seront installées sur l’esplanade mais pas à l’intérieur des mosquées. D’après M. Daoud, les images en direct seront disponibles aux deux salles de contrôle des Israéliens et des Jordaniens. Ajoutant que les caméras transmettront les images en direct, 24 heures sur 24, et que la transmission serait disponible en ligne afin que les personnes intéressées par les événements puissent se connecter à tout moment. Ce point, cependant, a été rejeté par les responsables israéliens, qui ont déclaré qu’il n’y aurait pas de diffusion en ligne à ce stade.
M. Daoud confiait au journal al-Dustour dimanche dernier que la Jordanie travaillait sur le projet sans intervention israélienne. «Israël n’a rien à voir avec le projet. Le royaume hachémite est le gardien d’Al-Aqsa, ce qui nous donne le droit de le surveiller, de le protéger de toute provocation et les agressions par les colons», a-t-il ajouté.
Toutefois, certains responsables palestiniens ont exprimé leur opposition. Ils craignent que les images ne soient utilisées par les forces israéliennes contre les Palestiniens. En octobre, le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Maliki a qualifié ce plan de «nouveau piège». À ses yeux c’est un moyen de faciliter la tâche d’identification et d’arrestation des fidèles. Basel Ghattas, député de la Liste unifiée à la Knesset, s’est lui aussi opposé à la décision, affirmant que c’est un moyen pour Israël de contrôler l’esplanade.
L’Autorité palestinienne n’a pas fait partie des négociations. L’échange s’est fait entre la police, les services de renseignement du Shin Bet du côté israélien et les fonctionnaires du Waqf et les services de renseignement jordaniens. L’Autorité palestinienne est tenue au courant des avancées de la négociations par les Jordaniens et a essayé de les influencer.