Selon un rapport trimestriel pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (MENA), la croissance de la région est révisée à la baisse de 2,6% en 2015. Les données de la Banque mondiale ont examiné les différentes façons dont les guerres touchent les économies de la région, y compris les effets des déplacements forcés.
(Jérusalem/N.H.) – Selon un rapport trimestriel pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA), la croissance de la région est révisée à la baisse de 2,6% en 2015. Les données de la Banque mondiale ont examiné les différentes façons dont les guerres touchent les économies de la région, y compris les effets des déplacements forcés.
La redressement de l’infrastructure libyenne coûtera environ 200 milliards de dollars au cours des dix prochaines années. Les dommages au stock de capital économique de la Syrie en mi-2014 était estimé à 80 milliards de dollars. Les pays voisins de cette dernière (Turquie, Liban, Jordanie, Irak et Egypte) ont elles aussi fait les frais de l’impact économique de la guerre. Le coût pour les cinq pays frôle les 35 milliards de dollars.
Une évaluation préliminaire de la Banque mondiale, fin 2014, estime à 4.5 milliards de dollars les dommages dans six villes en Syrie (Alep, Deraa, Hama, Homs, Idlib et Lattaquié). À cette même période, les dégâts dans le secteur du logement en Syrie représentaient plus de 65 % des dommages; pour réhabiliter le secteur de l’énergie dans les six villes, il faudra 790 millions de dollars; les destructions causés à l’infrastructure du secteur de la santé sont estimées à 248 millions; les dommages causés à l’infrastructure du secteur de l’éducation sont estimées à 123 millions.
L’enchainement des guerres et de la violence ont dévasté le niveau d’instruction en Syrie, Yémen, Irak et en Libye, et a élargi les faussées d’inégalités et les possibilités d’éducation. Plus de la moitié des enfants en âge scolaire en Syrie ont été empêché de fréquenter l’école en 2014- 2015. Au Yémen, le nombre de personnes pauvres a augmenté de 12 millions avant la guerre à plus de 20 millions de personnes après la guerre.
Les pays limitrophes des zones de guerre (Turquie, Liban, Jordanie, Egypte), déjà fragiles, sont confrontées à une pression budgétaire de grande ampleur. La Banque mondiale estime que l’afflux de plus de 630.000 réfugiés syriens en Jordanie ont coûté au Royaume Hachémite plus de 2,5 milliards de dollars par an. Cela équivaut à 6% du PIB et un quart des revenus annuels du gouvernement.
« Le chômage est élevé parmi les réfugiés, en particulier les femmes. Ceux qui travaillent le font dans le secteur informel, sans protections », a déclaré Shanta Devarajan, économiste en chef de Banque mondiale économiste pour le MENA.
« Environ 92 % des réfugiés syriens au Liban n’ont pas de contrat de travail, a-t-elle déclaré, et plus de la moitié d’entre eux travaillent sur une base saisonnière, hebdomadaire ou quotidienne à bas salaires. »
Selon l’Onu, plus de 260,000 personnes ont été tué durant ces cinq années de guerre, poussant 4.6 millions de personnes à fuir leur pays.