La visite aux familles d'assaillants Palestiniens de trois députés arabes israéliens de la Knesset a suscité un tollé politique. Lundi soir, ils ont été suspendus de leurs fonctions par la Commission d’Ethique du parlement.
(Jérusalem/N.H.) -La visite aux familles d’assaillants Palestiniens de trois députés arabes israéliens de la Knesset a suscité un tollé politique. Lundi soir, ils ont été suspendus de leurs fonctions par la Commission d’Ethique du parlement.
Selon un communiqué de la Knesset, les députés de la Liste arabe unie, Haneen Zoabi et Basel Ghattas ne seront plus en mesure de participer au réunions de la Knesset et ses comités pendant quatre mois. Zahalka ne sera suspendu que pour deux mois. Les interdictions ne les empêcheront pas de voter, a précisé le communiqué.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a déclaré avoir demandé au procureur général de prendre des mesures judiciaires contre les membres de la Knesset qui étaient «allé réconforter les familles des meurtriers [….] Je tiens à examiner de nouveaux changements législatifs pour faire en sorte que toute personne qui agit dans ce sens ne servira pas à la Knesset. »
Le groupe militant israélien Gush Shalom (Le Bloc de la Paix) a condamné « la campagne démagogique de Netanyahou contre les membres arabes de la Knesset . » Déclarant que les députés Zoabi, Zahalka et Ghattas ont visité les familles des attaquants palestiniens dans le but de contester la politique controversée du gouvernement. À savoir détenir les corps de Palestiniens tués par balles après avoir effectué les attaques contre les Israéliens et refusant de les rendre à leur famille pour l’enterrement. Les visites du parti ont été effectuées dans « un but très précis et déclaré: résoudre un problème humanitaire difficile. »
« Nous savons que nous payons un prix politique pour une position éthique » a déclaré le député Zahalka ajoutant que lui et les autres membres n’avait fait rien d’illégal. « Lors de la réunion qui a eu lieu dans un centre à Jérusalem-Est, a-t-il débuté, nous avons été informés de l’accord passé entre les familles et la police. Haneen Zoabi a transmis la liste [au Ministère de la sureté publique]. Le seul objectif était de discuter du sujet du retour des corps, tout le reste est mensonger. Nous demandons la restitution immédiate des corps.»
Lundi à la Knesset, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait déclaré : « Nous n’accepterons pas une situation dans laquelle des membres de la Knesset soutiennent les familles de meurtriers de citoyens israéliens et se tiennent au garde à vous à la mémoire de ceux qui assassinent nos enfants. Il y a une limite. Il y a un respect national ». Dès dimanche, Benjamin Netanyahu avait préconisé l’adoption d’une loi permettant de suspendre des députés au « comportement inapproprié ».
Alors que depuis le mois d’octobre une vague de violence sévit contre les Israéliens, tuant les uns, blessant d’autres et tandis que leurs assaillants sont le plus souvent tués lors de l’attaque, Israël avait annoncé qu’il ne restituerait plus les corps des agresseurs. Cette mesure a été prise pour éviter que lors des funérailles n’éclatent des émeutes incitant à davantage de violence. Néanmoins, quand les familles des assaillants acceptent les conditions du ministère de la Sécurité intérieure, il peut y avoir restitution des dépouilles.
D’après un décompte de l’AFP, depuis début octobre, les violences auraient coûté la vie à 165 Palestiniens, 26 Israéliens, un Américain, un Erythréen et un Soudanais.