A la faveur de la construction de la « barrière de sécurité », le service israélien des antiquités a ouvert un champs de fouilles archéologiques dans la vallée de Crémisan. Un communiqué du Ministère du tourisme et des antiquités palestiniens vient rappeler les règles internationales.
(Jérusalem/N.H.) – Le 2 février 2016, un communiqué du Ministère du tourisme et des antiquités palestiniens, annonçait que l’Autorité des Antiquités israélienne avait initié des fouilles dans la région de Khirbet il-Najjar.
Depuis 2015, Israël procède à la construction du mur au nord de Bethléem. Les travaux se situent actuellement autour de la vallée de Crémisan à Beit-Jala. Un iste sensible politiquement comme culturellement. Et le communiqué de préciser : « Le site est partie intégrante de la proposition palestinienne d’inscription au patrimoine mondial en péril de l’Unesco « Palestine, terre des oliviers et des vignes », qui comprend également le ‘paysage culturel de Jérusalem-Sud, Battir’… la fouille archéologique à Khirbet en-Najjar […] contient des ruines d’établissements humains qui remontent à la période romaine. »
En l’absence d’un accord de paix, poursuit le communiqué, les forces israéliennes sont liées par des dispositions légales à assurer la sauvegarde du patrimoine culturel et naturel de l’État de Palestine. À savoir la Convention de La Haye et les règlements de 1907, la quatrième convention de Genève de 1949, et le protocole de 1954 pour « la protection des biens culturels en cas de conflit armé. »
Les fouilles archéologiques à Khirbet il-Najjar sont menées par l’autorité des antiquités israéliennes en Territoire palestinien sans que les Palestiniens en soient informés, souligne le Ministère. « L’enquête initiale menée par le ministère palestinien de l’archéologie et du patrimoine culturel a révélé que plusieurs artefacts et objets ont été trouvés lors de la fouille. Ces derniers ont été confisqués par l’Autorité des Antiquités israéliennes. »
Des pétitions ont été présentées par la Société Saint-Yves, le Centre catholique des Droits de l’Homme, en juillet 2015. Elle demandait à la cour d’ordonner au Ministère de la défense israélien de révéler tous les plans d’annexion avant de procéder à la construction. Saint-Yves voulait en effet prévenir une situation d’injustice où un état-de-fait serait imposé sur le terrain aux propriétaires.
La Cour Suprême israélienne a récemment rejeté ces pétitions. Elles avaient été soumises par le Couvent des sœurs Salésiennes, représenté par la Société Saint Yves, par les propriétaires et la municipalité de Beit Jala, représentés par leur avocat Ghayyath Nasser.