Alors que la semaine de prière pour l'unité des chrétiens s’est terminée dimanche 31 janvier à Jérusalem, l’œcuménisme quotidien reprend son cours habituel pour les habitants de la ville sainte.
(Jérusalem/H.M.) – Alors que la semaine de prière pour l’unité des chrétiens s’est terminée dimanche 31 janvier à Jérusalem, l’œcuménisme quotidien reprend son cours habituel pour les habitants de la ville sainte.
Grecs orthodoxes, anglicans et luthériens, arméniens, catholiques de rite latin et de rite byzantin, syriaques et éthiopiens… nombreuses sont les Eglises sur la terre de naissance du christianisme. La semaine de prière pour l’unité des chrétiens permet aux internationaux de découvrir la richesse de ces différentes Eglises et de prier avec elles. Pour les membres du clergé, c’est l’occasion de se rencontrer ou de se retrouver de façon informelle.
Les chrétiens locaux sont assez peu présents aux prières de la semaine de l’unité des chrétiens. « Beaucoup travaillent à ces heures-là » souligne Issa Anton, palestinien et chrétien de rite latin. Pour autant, ils vivent tout de même l’œcuménisme au quotidien. « Ici, nous sommes chrétiens avant tout, les différences de confession ne comptent pas » affirme-t-il. Leur faible nombre, comparé aux musulmans et aux juifs, les rend sensibles à ce qui les rassemble – la même foi en Jésus – plutôt qu’à ce qui les divise. Cela se remarque notamment lors des mariages, où le rite importe peu, pourvu que les deux soient chrétiens.
L’exemple de Farah, jeune jérusalémite grec-orthodoxe de 18 ans, révèle cette importance du Christ avant tout, mais aussi du rôle des institutions chrétiennes. « J’ai fait toute ma scolarité au Collège des Frères des Ecoles chrétiennes, une institution catholique. Ma famille est grecque-orthodoxe mais ne prie pas beaucoup. J’ai donc en grande partie découvert la foi par l’école, c’est-à-dire par les catholiques : à travers les messes, les cours de religion et les discussions que nous avions. Avec la chorale des Franciscains dans laquelle je chante, je participe à toutes les célébrations solennelles de rite latin. Comme je suis originellement grec-orthodoxe, j’essaye d’en apprendre davantage sur eux et je vais à l’église orthodoxe le dimanche. Parfois je m’assois simplement pour observer. Et au moment du credo, il m’arrive de réciter par habitude le credo catholique, alors on me regarde bizarrement ! Je voudrais comprendre les deux confessions pour apprendre des deux. Je connais un peu l’histoire du schisme, mais je pense que c’est sûrement une incompréhension. Être catholique ou orthodoxe n’a pas tant d’importance pour moi, c’est d’être chrétien qui est l’essentiel.”
Quant à Issa, il fait partie d’une association, le Centre des fils de la Vierge Marie (cf. page Facebook), rassemblant chrétiens palestiniens de toutes confessions. Créée il y a sept ans, elle rassemble une vingtaine de personnes. « Nous récoltons de l’argent pour les plus nécessiteux, qu’ils soient chrétiens ou musulmans, de Jérusalem et de Cisjordanie » explique-t-il. « Nous organisons aussi des activités et rendons visite aux enfants des orphelinats et aux personnes âgées des maisons de retraite. » C’est un œcuménisme pratique et pragmatique pour ensemble, améliorer la vie des démunis. “Et nous demandons la mise en commun des dates de Noël et de Pâques pour tous les chrétiens” ajoute-t-il encore. Si s’accorder sur ces dates communes est un symbole fort, ce n’est en réalité pas si facilement réalisable. Quelle date adopter ? Quelles répercussions pour l’Eglise universelle et pour les autres pays ? Le chemin vers l’unité est long, et doit être parcouru par le clergé et les laïcs ensemble.