On a connu « Plomb durci » en 2008, « Pilier de défense » en 2012 et « Bordure protectrice » en 2014. Si on ignore de quel nom sera affublée la prochaine opération israélienne d’envergure contre Gaza, ce que les services de renseignement croient savoir, c’est que le Hamas a reconstitué ses forces. Reste à savoir ce qui sera le déclencheur.
(N.H – Jérusalem) Un an et demi après l’opération « Bordure Protectrice » à Gaza, les champs des agriculteurs Israéliens autour de l’enclave côtière sont verts. De l’autre côté de la barrière, au milieu des ruines de la guerre de 2014, le Hamas se reconstruit.
Selon un responsable officiel de Tsahal, « le Hamas serait déjà prêt pour une nouvelle campagne militaire ». Le groupe aurait reconstruit son infrastructure opérationnelle: tunnels, système de missiles, et collecte de renseignements. Les actions militaires du groupe sont supervisées par Muhammad Deif, 50 ans. Deif fut parmi les Palestiniens libérés en 2011 dans l’échange de prisonniers pour la libération du soldat Gilad Shalit.
Les communes israéliennes frontalières de Gaza en ont été averties. En effet, un responsable de Tsahal va régulièrement visiter les résident israéliens du secteur. Dix-mois après l’opération « Bordure Protectrice », il est venu leur rendre visite. « Nous n’avons pas d’information supplémentaires, leur a-t-il dit, mais nous savons que la prochaine guerre n’est qu’une question de temps. » Il a par conséquent évoqué avec la population israélienne la question des mesures de protections et celle de leur évacuation en cas d’urgence.
Les renseignements militaires israéliens ont également indiqué que pour le moment le Hamas ne souhaite pas de conflit avec Israël. Le groupe doit en effet s’occuper des mouvements salafistes qui tentent d’exacerber les tensions entre lui et Israël.
Le Hamas avait creusé 32 tunnels jusqu’en 2014, et, selon Tsahal, ils furent tous entièrement détruits lors de la guerre. Néanmoins, on estime que depuis la fin de l’opération en 2014, le Hamas est parvenu à creuser des dizaines de tunnels de longueurs variables. Le Hamas n’a aucune raison de renoncer aux tunnels, son arme stratégique la plus importante. Face à cette menace, du côté israélien il y a aujourd’hui ni les fonds nécessaires ni de solutions technologiques pour y faire face.
Les tunnels et Gaza c’est une vieille histoire. Selon certains, il existeraient depuis les année 70. Une chose est sûre, le trafic de produits de contrebande battait son plein vers l’an 2000. C’est aussi à cette époque que devant l’enlisement de la situation politique, des armes commencèrent à entrer en plus grand nombre. Avec la prise de pouvoir sur Gaza par le Hamas en 2006, la construction des tunnels connait un regain saisissant. Aux côtés des tunnels destinés à contrer le blocus imposé par Israël, il y a ceux plus spécialisés dans le transit des armes, explosifs et autres matériels de guerre. Dans tous les cas, pas un tunnel n’échappe à la coupe et aux taxes du Hamas.