Jean Vanier, le fondateur de l’Arche, était en visite jeudi soir à Bethléem pour une soirée-spectacle organisée par la communauté locale de l’Arche, “Ma’an lil-Hayat”.
(Jérusalem/TD) – “Je tiens avant tout à vous dire deux mots importants : “Salaam” et “Choucrane” [ndlr :“paix” et “merci” en arabe]. Voilà comment Jean Vanier, le fondateur de l’Arche, s’est adressé aux dizaines de personnes présentes jeudi à la soirée organisée par la communauté “Ma’an lil-Hayat” (Ensemble pour la vie), branche bethléemite de l’Arche.
L’hymne national Palestinien et un chant de Noël ouvrirent la soirée. Suivis d’un conte poétique. Les membres de Ma’an lil-Hayat animaient la soirée. Ils furent chaleureusement applaudis par l’assistance, venue en nombre ce 12 décembre à l’auditorium de l’école Terra Santa de Bethléem.
Mais tous attendaient la prise de parole de Jean Vanier. “Nous devons faire tomber les murs de nos coeurs”, lança-t-il. Une parole portant un écho particulier dans cette ville cernée par le mur de séparation. Il a aussi affirmé son admiration pour les Palestiniens, capables d’être “unis dans les grandes difficultés”.
Jean Vanier a encore voulu révéler un “secret” à l’audience : “L’intelligence est pour le coeur. Pour aider à aimer les gens. Pas seulement pour les aider, mais pour leur révéler quelque chose : qu’ils sont précieux”. C’est là tout le travail entrepris par l’Arche depuis plus de 50 ans.
Une communauté née de l’accueil en 1964 de deux personnes handicapées mentales et qui compte aujourd’hui 148 maisons réparties sur les cinq continents dans 38 pays.
C’est d’ailleurs la communauté de Bethléem, Ma’an lil-Hayat, fondée en août 2009 qui avait lancé l’invitation à leur fondateur. Ici, les membres de la communauté fabriquent des produits artisanaux à partir de laine produite localement. Ils sont ensuite vendus, non avec un objectif de rentabilité mais “pour une intégration saine des personnes handicapées mentales dans la communauté locale”.
La communauté de Bethléem suit en cela les objectifs de l’ONG (Organisation Non Gouvernementale) de l’Arche International, lesquels sont thérapeutiques, sociaux et économiques. L’Arche ambitionne de changer le regard qu’ont les sociétés à l’égard des handicapés mentaux. Les communautés du réseau de l’Arche International rassemblent des personnes avec ou sans handicap mental afin de partager des moments de vie à travers des activités créatives, et ce dans le but de mieux les intégrer à la société. L’Arche aide aussi parents et familles à mieux vivre avec le handicap d’un enfant.
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Terre Sainte Magazine a consacré un article à Ma’an lil-Hayat, la communauté de l’Arche présente à Bethléem dans le numéro 619, mai juin 2012. Disponible au format pdf en écrivant à rédaction@terresainte.net