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Voyage en Terre Sainte, l’ampleur du déclin

Carlo Giorgi
3 août 2015
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Le nombre d’arrivées en Terre Sainte s’effondre. Le Bureau Central des Statistiques israélien a récemment publié des données confirmant les préoccupations formulées explicitement par le Custode de Terre Sainte, Pierbattista Pizzaballa, dans son récent appel "N’abandonnons pas la Terre Sainte".


Le nombre d’arrivées en Terre Sainte s’effondre. Le Bureau Central des Statistiques israélien a récemment publié des données confirmant les préoccupations formulées explicitement par le Custode de Terre Sainte, Pierbattista Pizzaballa, dans son récent appel: « N’abandonnons pas la Terre Sainte ».

En effet, au cours des cinq premiers mois de l’année 2015, Israël a enregistré 283 228 entrées de moins qu’en 2014, soit l’équivalant d’une baisse globale de 18 % des arrivées. Selon l’Office, ce sont en particulier les arrivées en provenance d’Italie qui seraient en forte baisse : compte tenu des chiffres du mois de mai, par exemple, on enregistre une baisse de 46% des touristes italiens par rapport à 2014 alors qu’en 2013 la baisse atteignait les 27%.

La situation ne s’améliore pas si l’on prend la période des cinq premiers mois de l’année, confirmant une baisse de 45% par rapport à 2014. En termes de pourcentage, la Malaisie (-60%), la Finlande (-50%) et la Croatie (-49%) ont enregistré de plus sombres données encore. En termes absolus, la Russie à elle seule a marqué un « déficit » de plus de 45 000 visiteurs et l’Allemagne a perdu 37 000 visiteurs. Les États-Unis, toujours en termes absolus, sont au même niveau que l’Italie avec environ moins 26 000 visiteurs. D’un point de vue pourcentage, toutefois, les États-Unis (où vit la plus grande communauté juive au monde après Israël) a perdu « seulement » 9%, alors que l’Italie cinq fois plus.

La peur du conflit syrien voisin, la perpétuation des tensions israélo-arabes, la crise économique pas encore pleinement surmontée : autant de facteurs pouvant expliquer les raisons de cette baisse des départs.

Il faut dire que la diminution du nombre d’arrivées n’est pas universelle : par exemple, sont arrivés en force les touristes et pèlerins en provenance de Chine, où la classe moyenne commence à pouvoir s’offrir la possibilité et le désir de voyager : de 2014 à 2015, ainsi durant les cinq premiers mois de l’année, l’augmentation de la fréquentation chinoise a été de 31%, soit entre 2013 à 2015 une augmentation de 81%. Dans la dernière année, ont également augmenté les arrivées en provenance de l’Inde (2%), de (1%), du Kenya (7%), Belarus (9%) ou encore de Géorgie (+13 %). L’augmentation concerne aussi les musulmans de la Jordanie voisine (24%) et de l’Egypte (14%), deux pays de la région qui ont signé un accord de paix avec Israël.

Le cas de l’Egypte est tout à fait unique. En effet, en ce qui concerne les chrétiens, ils sont frappés d’une interdiction officielle de l’Eglise copte signée en 1979 par le pape Chenouda III – patriarche copte orthodoxe décédé en 2012. L’interdiction avait été promulguée après le traité de paix signé entre Israël et l’Egypte et n’a jamais été officiellement révoqué, par conséquence il est toujours respecté par les fidèles coptes. Depuis quelques années, avec l’élection du patriarche Tawadros, de nombreux Coptes égyptiens ont cependant commencé à se rendre à Jérusalem. Selon le journal égyptien Ahram, seulement pour Pâques de 2015, EgyptAir, la compagnie aérienne nationale de l’Egypte, aurait organisée plus de 35 vols à destination de Tel-Aviv, portant plus de 4.500 pèlerins égyptiens en Terre Sainte sur dans les quatre premiers mois de l’année.

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