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Les Jordaniens unis contre le terrorisme à quelques exceptions près

Terrasanta.net
10 février 2015
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La nouvelle du terrible sort réservé au lieutenant Muath Kasasbeh, pilote de l’armée de l’air jordanienne, a ébranlé tous ses compatriotes. Une vidéo de propagande diffusait son exécution, l’homme était brûlé vif par ses bourreaux. Les citoyens chrétiens participent également à la mobilisation nationale en souvenir du pilote mais d'autres voix discordantes s'élèvent.


(Gs) – La nouvelle du terrible sort réservé au lieutenant Muath Kasasbeh, pilote de l’armée de l’air jordanienne, a ébranlé tous ses compatriotes. Le 24 décembre dernier, il était tombé entre les mains des bandits de l’Etat Islamique, après que son avion ait été abattu lors d’un bombardement de la coalition internationale contre le dit Etat Islamique. Une vidéo de propagande diffusait ensuite son exécution, l’homme était brûlé vif par ses bourreaux.

Les Jordaniens sont rassemblés autour de leur monarque – le roi Abdallah II – et leur gouvernement qui jurent une vengeance et une guerre sans merci aux terroristes aux bannières noires sur lesquelles est fait profession de foi en Allah et le Sceau du Prophète Mahomet imprimé.

Même les chrétiens participent à la mobilisation nationale, bien que ne partageant pas tous les slogans les plus sanglants et féroces proclamés. Samedi 7 février, à la mi-journée, les cloches des églises ont retenti en mémoire du jeune musulman tombé et des intentions de prière spéciales lues lors des messes.

Déjà le 4 février, jour de l’annonce de la mort de Kasasbeh, le Patriarche latin de Jérusalem, Mgr. Fouad Twal – la Jordanie dépend du Patriarcat – a publié une déclaration pour associer le soutien du clergé et des fidèles du diocèse à «la souffrance que traverse la grande famille Jordanienne» et les membres de la famille du pilote. Twal, qui est lui-même un citoyen jordanien, a encore noté que «Trop d’hommes et de femmes, de toutes religions, ont déjà perdu la vie de manière tragique et inhumaine depuis l’émergence du soi-disant état islamique, qui n’est pas un Etat et ne peut se réclamer d’aucune religion, loin de là ».

Le même patriarche latin a appelé à une mobilisation générale, « Nous tous croyants Chrétiens et Musulmans sommes tous exposés à leurs agressions.  Nous sommes appelés à unir nos forces avec tous les hommes de bonne volonté pour combattre surtout avec la force de la prière et de la saine éducation. La crainte de Dieu que nous partageons doit nous pousser à vivre en frères et à nous soutenir comme nous l’avons fait ensemble au Moyen Orient depuis des siècles ».

De part et d’autre de la rivière du Jourdain, il y a cependant des voix dissidentes. Dans les groupes proches des Frères musulmans on hésite à se distancier clairement des hommes de l’auto-proclamé califat (ou Etat islamique)  ou encore de les dénommer «terroristes». Nous l’illustre par exemple un document extrait d’une interview télévisée du leader du Front d’action islamique, le bras politique des Frères Musulmans, Hamza Mansour, republiée avec des sous-titres anglais par l’Institut de recherche sur les médias du Moyen-Orient (MEMRI).

Côté palestinien, même les dirigeants hésitent à prendre leurs distances de l’Etat Islamique. Tout en condamnant l’exécution barbare du pilote jordanien, ils critiquent le camp choisi par le gouvernement à Amman, adhérant à la coalition militaire internationale contre l’Etat islamique considérée comme une ingérence qui s’immisce dans les affaires d’autrui tel le conflit syrien.

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