Actualité et archéologie du Moyen-Orient et du monde de la Bible

Le Consistoire renouvelle sa solidarité aux chrétiens en exil

Terrasanta.net
21 octobre 2014
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Ce lundi 20 octobre, ils étaient 86 : cardinaux, patriarches des Églises catholiques orientales et responsables de la Curie romaine ; tous présents dans la salle du Synode au Vatican, sur convocation du Pape pour un consistoire élargi. A l’ordre du jour : la situation actuelle au Moyen-Orient. Le souverain pontife a introduit la réflexion en remerciant vivement les participants, redisant combien la situation de la région et des chrétiens lui tiennent à cœur.


(g.s.) – Ce lundi 20 octobre, ils étaient 86 : cardinaux, patriarches des Églises catholiques orientales et responsables de la Curie romaine ; tous présents dans la salle du Synode au Vatican, sur convocation du Pape pour un consistoire élargi. A l’ordre du jour : la situation actuelle au Moyen-Orient. Le souverain pontife a introduit la réflexion en remerciant vivement les présents, redisant combien la situation de la région et des chrétiens lui tiennent à cœur.

 « Nous partageons le désir de paix et de stabilité au Moyen-Orient et la volonté d’encourager la résolution des conflits par le dialogue, la réconciliation et l’engagement politique ». Le Pape a redit combien il est important de faire tout notre possible pour soutenir les communautés chrétiennes locales, il a souligné : « nous ne pouvons pas nous résigner à imaginer un Moyen-Orient sans chrétiens ; depuis deux mille ans ils confessent le nom de Jésus. Les récents événements, en particulier en Irak et en Syrie, sont très inquiétants. Nous assistons à un phénomène de terrorisme d’une ampleur jusque-là inimaginable. Beaucoup de nos frères et sœurs sont persécutés et ont dû quitter leur domicile de manière brutale. Il semble que l’on ait perdu tout sens et valeur de la vie humaine, il semble que l’être humain ne compte plus et qu’il puisse être sacrifié au nom d’autres intérêts. Tout cela, malheureusement, dans l’indifférence de bien des gens ».

François a vivement souhaité que le Consistoire puisse offrir « des suggestions valables et des réflexions qui puissent aider nos frères et sœurs en souffrance et trouver une issue à ce drame de la diminution de la présence chrétienne sur cette terre où est né et d’où s’est diffusé le christianisme ».

A la fin de l’intervention du Pape, c’est le secrétaire d’État, le cardinal Pietro Parolin, qui a informé l’audience des conclusions de la rencontre avec les nonces apostoliques de la région, qui se déroulait du 2 au 4 octobre. Le communiqué publié à la fin des travaux mentionne une trentaine de participants dont les patriarches orientaux qui ont dressé un état de lieux de leurs communautés ecclésiales et nationales, notamment en Irak,  Syrie, Egypte, Israël et Territoires palestiniens, Jordanie et  Liban.

Cinq thématiques sont revenues au travers des diverses interventions: la nécessité de la paix et de la réconciliation au Moyen-Orient; la défense de la liberté religieuse; le soutien aux communautés locales; l’importance de l’éducation des nouvelles générations dans le dialogue; le rôle de la communauté internationale. De la salle a retenti la condamnation d’une violence perpétrée au nom de Dieu par les hommes de l’Etat islamique mais aussi le rappel du rôle unique de Jérusalem en tant que capitale de la foi pour les trois grandes religions monothéistes.

La liberté religieuse et de culte, en tant que droit humain fondamental, doit toujours être défendu – a martelé le Consistoire – et là où les chrétiens sont en minorité, il faut veiller à ce qu’ils puissent jouir des mêmes droits de citoyenneté que leurs compatriotes (en particulier lorsque l’État n’est pas laïque mais confessionnel).

A été également réaffirmé que s’il est bon et juste de demander aux chrétiens de rester sur leurs terre, même au milieu de nombreuses difficultés, cela implique un soutien efficace et continu. Pour ceux qui, toutefois, ont décidé de reconstruire leur vie ailleurs, les Eglises des pays d’accueil devraient faire tout leur possible pour les accueillir et les intégrer en leur fournissant par exemple des structures pastorales pour les divers rites.

La position officielle des chefs d’Eglises semble en phase avec la réalité concrète puisqu’elle a réaffirmé le droit pour chaque croyant de décider en conscience de son sort et de celui de leurs familles. Les journaux nous disent qu’ils sont des milliers de réfugiés irakiens chrétiens, temporairement accueillis dans les pays voisins, en attente d’émigrer vers l’Occident (en particulier en Amérique du Nord et en Australie).

Le communiqué de presse du Vatican partage encore quelques interventions parmi lesquelles une « déploration du fait que dans de nombreux pays du Moyen-Orient les manuels scolaires ne parlent pas positivement des religions différentes à celle de l’Etat (…). Dans ce contexte, il a été préconisé un dialogue interreligieux avec les musulmans, à partir de la base commune de la raison, et une coopération œcuménique active, de sorte que toutes les Églises du Moyen-Orient se fassent entendre d’une voix. »

« A la communauté internationale – conclut la déclaration – il a été demandé d’assurer aux réfugiés chrétiens la possibilité de regagner leurs foyers le plus tôt possible, mettant en œuvre des « cordons de sécurité », par exemple dans la plaine de Ninive (Irak). Enfin, il a également soulevé un appel pour toutes les personnes enlevées au Moyen-Orient, afin que le monde ne les oublie pas ».

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