La situation des chrétiens au Moyen-Orient a été ajoutée à l’ordre du jour du consistoire du 20 octobre, initialement prévu pour évoquer les procès de canonisation en cours. Cette décision du Pape montre sa préoccupation et fait suite aux réflexions des nonces apostoliques du Moyen-Orient réunis d’urgence la semaine dernière.
(Jérusalem/h.m.) – Le Saint Siège a annoncé mardi 7 octobre que l’ordre du jour du consistoire ordinaire du lundi 20 octobre était élargi à la situation des chrétiens au Proche et Moyen-Orient. Ce rassemblement de cardinaux était à l‘origine prévu pour aborder les prochains procès de canonisation. Y seront invités en plus des cardinaux présents à Rome les six patriarches du Moyen-Orient et le patriarche de Jérusalem Mgr Fouad Twal. Le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin devrait y faire une intervention.
Cela fait suite à la réunion d’urgence des ambassadeurs du Saint-Siège au Moyen-Orient du jeudi 2 au samedi 4 octobre. Les réflexions développées par les nonces apostoliques serviront de base au consistoire. Le Pape semble décidé à réagir à l’actualité difficile de la région, qu’il qualifie de « troisième guerre mondiale par morceaux ».
Le thème de cette réunion d’urgence au Vatican était « La présence des chrétiens au Moyen-Orient ». Répondant à l’invitation du pape François, les nonces au Moyen-Orient ont apporté leurs témoignages sur les situations des chrétiens dans leurs pays. Étaient également présents les nonces de l’Union Européenne, de l’ONU et de nombreux membres de la Curie romaine.
Face aux situations de violence quotidiennes, notamment en Syrie et en Irak, ils assurent les victimes de leurs prières, tout en mettant en garde contre la banalisation de cette violence « à laquelle nous risquons de nous habituer ».
Lors de l’ouverture de la rencontre, le Saint Père avait dénoncé le terrorisme, pour qui « la vie humaine n’a aucune valeur », et invité les participants à « prier » et « réfléchir ensemble à ce qu’il faut faire face à la dramatique situation ».
Dans ses déclarations, vendredi 3 octobre, Mgr Dominique Mamberti, secrétaire pour les rapports avec les Etats, soulignait que « la paix doit être recherchée à travers le dialogue, et non pas à travers des choix unilatéraux imposés par la force ». Il rappelait que « dans les pays à majorité musulmane, les chrétiens et les minorités sont des citoyens à part entière et doivent voir leur liberté religieuse respectée ». Selon les nonces, le dialogue interreligieux doit être favorisé entre les responsables chrétiens et musulmans, pour une meilleure compréhension entre les communautés et pour « dénoncer clairement l’instrumentalisation de la religion pour justifier la violence ».
À la fin de la rencontre, les ambassadeurs du Saint Siège au Proche et Moyen-Orient ont appelé la communauté internationale à réagir face aux exactions mettant en péril la présence des chrétiens dans la région : « Dans les circonstances actuelles, sont requis aussi bien l’engagement des Gouvernements concernés que celui de la communauté internationale. Les principes fondamentaux tels que la valeur de la vie, la dignité humaine, la liberté religieuse et la coexistence pacifique entre les personnes et entre les peuples sont en jeu. ». L’objectif est maintenant de se faire entendre des Etats, soit par le biais des nonces, soit par le biais des chrétiens du monde entier.