Le 4 octobre prochain, deux des plus importantes fêtes du judaïsme et de l’islam coïncideront. Cette concordance de date n'arrive que tous les 30 à 40 ans. La dernière fois c'était en 1983. Depuis, après un été sanglant, les esprits pourraient ne pas vouloir jouer la trève des fêtes et Jérusalem au lieu de révéler sa sainteté pourrait devenir le théâtre d’affrontements sporadiques.
(Jérusalem/ mab) – Pour la première fois depuis 1983, le 10 du mois de tishri du calendrier hébraïque coïncidera avec le 9 du mois de dhou al-hijja selon l’hégire. Le samedi 4 octobre, les juifs célébreront la fête de Kippour, le grand pardon, la plus respectée de toutes les fêtes du judaïsme dans la société israélienne ; tandis que les musulmans commémoreront l’une des deux plus importantes fêtes de l’Islam : l’Aïd el-Adha, la fête du sacrifice d’Ismaël par Ibrahim.
Cette concordance de date n’est pas très fréquente. Elle se produit généralement deux fois, dans un laps de temps de deux à quatre ans, tous les 30 à 40 ans environs.
Ainsi, en 2015 les fêtes de Kippour et de l’Aïd correspondront à nouveau, la fois dernière c’était en 1981 et 1983, et les fois précédentes en 1948, 1944, et 1885, 1883. (Voir le convertisseur de calendrier ici).
On pourrait se réjouir de voir tant de croyants unis dans une unité de lieu et de temps dans la prière si les usages des traditions juives et musulmanes n’entraient en conflit pratique. En effet, alors que Kippour est le jour chômé le plus respecté de toute l’année par la population juive israélienne et durant lequel l’usage d’un véhicule à moteur est formellement interdit (sauf nécessité vitale), il est de coutume en revanche pour les musulmans de se rendre en pèlerinage sur l’esplanade des mosquées. Une coutume qui va se confronter à la fermeture des checkpoints entre Israël et les Territoires palestiniens, comme au bouclage des routes frontalières entre quartiers arabes de la ville sainte et quartiers juifs.
Un mois après le cessez-le-feu de la guerre estivale, si les armes se sont tues, les esprits demeurent échauffés. Et l’on peut craindre que le haut niveau de sécurité qui se fera sentir aux abords de la vieille ville de Jérusalem ne soit mis à mal par des affrontements sporadiques. De même dans les territoires palestiniens.
Dans les bureaux de Terresainte.net à Jérusalem, on note aussi que ce même 4 octobre est la fête de saint François d’Assise. Puisse cet infatigable artisan de la paix intercéder pour la région.