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L’ONU et les gouvernements à court de fonds pour aider les réfugiés syriens

Terrasanta.net
9 juillet 2014
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La Jordanie et le Liban s'effondrent sous le poids de l'intégration économique et sociale des réfugiés qui ont fui la Syrie. Ils en appellent à la communauté internationale. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a déclaré qu'il ne pourrait plus maintenir le niveau actuel d'aide aux réfugiés si la communauté internationale ne se décide pas à intervenir elle aussi.


(c.g.) – La Jordanie et le Liban s’effondrent sous le poids de l’intégration économique et sociale des réfugiés qui ont fui la Syrie. Ils en appellent à l’aide de la communauté internationale. Un rapport publié par l’Organisation des Nations Unies a annoncé que d’ici la fin du mois de décembre, on comptera au Liban plus d’1,5 million de réfugiés : l’équivalent d’un tiers de la population officielle du pays.

« Nous lançons un appel aux pays amis du Liban afin qu’ils partagent cette responsabilité et augmentent l’aide de manière significative – a déclaré Rachid Derbas, ministre des Affaires sociales du Liban – pour éviter l’effondrement du système économique et les conséquences humanitaires que cela engendrerait, et pour assurer la sécurité et la stabilité du pays ».

Derbas a souligné que le Liban a reçu l’équivalent de 30 millions d’euros, soit 23 % des 128 millions réclamés auprès de la communauté internationale. D’après l’ONU, ce chiffre est presque insignifiant si l’on considère que pour affronter sérieusement les, conséquences de la présence de réfugiés au Liban, il aurait fallu près d’un milliard d’euros pour la seule année.

Les conditions de vie des réfugiés sont en général très critiques. « La situation la plus dramatique à affronter est celle qui s’est installée dans les régions frontalières, déjà très pauvres », a déclaré Ninette Kelley, représentante du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au Liban. Dans plusieurs régions du pays, le nombre de Syriens a dépassé le nombre de citoyens libanais. Ce déséquilibre est source de tensions sociales : par exemple, d’après le Fonds Monétaire International, en raison de la présence de réfugiés le taux de chômage parmi les Libanais a dépassé les 20 %. De plus, 53 % des réfugiés sont mineurs et nécessitent des soins spéciaux ou une attention particulière : «Le niveau des fonds récoltés est si peu satisfaisant que l’année prochaine nous ne serons pas en mesure d’envoyer les 172 000 enfants syriens dont nous devions nous occuper à l’école – explique Kelley – et il ne sera pas possible de compléter la campagne de vaccination contre la poliomyélite pour les enfants de moins de 5 ans ».

Selon la représentante du HCR, en raison du manque de fonds, 800 000 réfugiés ne seront pas en mesure de faire face à l’hiver 2014. Leurs conditions de vie seront en dessous de toute dignité humaine. Le gouvernement libanais est tellement exaspéré par la situation qu’il a demandé à plusieurs reprises à l’ONU de pouvoir s’occuper directement de l’enregistrement des réfugiés (activités habituellement confiées à l’Organisation des Nations Unies) dans le but implicite de limiter l’octroi du statut de réfugié et, par conséquent, ralentir le flux d’immigrés syriens.

Lundi dernier, le HCR, sous la pression du gouvernement libanais, a révoqué le statut de réfugié à  45 000 personnes ; tous sont accusés de ne pas « se comporter » exactement comme de véritables réfugiés, en effectuant de fréquents aller-retour en Syrie malgré leur statut de réfugié au Liban.

Récemment, la Jordanie a elle aussi lancé un appel urgent à la communauté internationale. Le nombre de réfugiés syriens entrés en Jordanie depuis le début de la crise a officiellement dépassé les 600 000 personnes. Mais avant le début de la guerre, avant 2011, on comptait déjà 750 000 Syriens venus pour trouver du travail ou pour fuir régime ; le royaume hachémite accueille également plus de 500 000 réfugiés irakiens (à la suite de la guerre de 2003) et 900 000 Égyptiens détenteurs d’un un permis de travail. Soit un total de plus de 2,7 millions d’étrangers : un chiffre colossal, ingérable pour un pays comme la Jordanie, où vivent plus de 6 millions de personnes. Andrew Harper, représentant du HCR dans le royaume hachémite, a déclaré avoir reçu pour 2014 seulement 40 % des fonds nécessaires pour l’assistance aux réfugiés. Pour finir l’année, il manque encore 440 millions d’euros sur les 740 millions requis. Le HCR a déclaré qu’il ne pourrait plus maintenir le niveau actuel d’aide aux réfugiés si la communauté internationale ne se décide pas à intervenir elle aussi.

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