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Sur les rives du Jourdain, le pape François appelle à la paix, à la solidarité et à la conversion

Terrasanta.net
24 mai 2014
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Dans l'église du Baptême de Jésus à Béthanie, au-delà du Jourdain, au milieu d'un peuple souffrant, le pape a réitéré son appel à la paix en Syrie, et a demandé à nouveau un soutien international aux efforts humanitaires jordaniens envers les réfugiés. Mais il a aussi demandé aux fabricants et aux marchands d’armes, qui alimentent les conflits, de changer de vie.


(c.g.) – « Malheur à la violence, à ceux qui projettent la guerre, aux fabricants et aux marchands d’armes. Que Dieu les convertisse ! ». La rencontre entre le pape François et les réfugiés, les pauvres et les handicapés de Jordanie, a eu lieu dans l’église du Baptême de Jésus à Béthanie, au-delà du Jourdain. C’est ici qu’il y a deux mille ans, au bord de ce fleuve, Jean le Baptiste prêchait au peuple d’Israël la conversion des pécheurs, des pharisiens et des malfaiteurs.

Le pape François, face à un nouveau peuple en souffrance, a utilisé des mots qui, par leur impétuosité, ont rappelé le Baptiste. Pendant son discours, le pape a par trois fois levé les yeux de son discours, le papier à la main ; à deux de ces reprises, ce fut pour demander aux « violents » de se convertir.

« Chers frères et sœurs – a commencé le pape, en s’adressant aux centaines de personnes présentes, principalement des enfants et des jeunes, entassés dans l’église construite par le Patriarcat latin de Jérusalem – au cours de mon pèlerinage, je voulais vraiment vous rencontrer, vous qui, à cause de conflits sanglants, avez dû quitter vos maisons et votre patrie, vous qui avez trouvé refuge sur la terre d’asile de Jordanie ; mais vous aussi, chers enfants, qui éprouvez le poids de certaines limites physiques. Le lieu où nous nous trouvons nous rappelle le baptême de Jésus dans le Jourdain. En venant ici pour être baptisé par Jean, il a montré son humilité, il a voulu partagé notre condition humaine : il s’abaisse à nous, et son amour nous rend notre dignité et nous donne le salut. Cette humilité de Jésus nous frappe toujours, son abaissement sur les faiblesses des hommes, pour les redresser. Et à notre époque, nous sommes profondément touchés par les tragédies de notre temps, et par les blessures, notamment celles causées par les conflits en cours au Moyen-Orient. Je pense en premier lieu à la Syrie, déchirée par une lutte fratricide qui dure depuis trois ans et qui a déjà fait d’innombrables victimes, forçant des millions de personnes à s’exiler et à se réfugier dans d’autres pays ». À cet instant, le pape a cessé de lire ; il a commencé à expliquer aux personnes présentes que les guerres se produisent par intérêts, car il y a toujours quelqu’un qui, en fabriquant et en vendant des armes, veut s’enrichir sur la mort et sur la souffrance des autres. Concluant son propos, il a exhorté le public avec ces mots: « Dans nos coeurs, gardons une prière pour ces pauvres criminels, afin qu’ils se convertissent ! »

Dans son discours, le pape a appelé la communauté internationale à ne pas laisser la Jordanie seule face à l’urgence humanitaire. « Je renouvelle mon appel le plus sincère pour la paix en Syrie. Que cesse la violence et que le droit humanitaire soit respecté – a-t-il supplié – pour garantir l’assistance  nécessaire aux populations souffrantes ! Que tous abandonnent cette prétention de laisser aux armes la solution aux problèmes, que les parties en conflit reprennent le chemin des négociations. En effet, la solution ne peut venir que du dialogue et de la modération, de la compassion pour ceux qui souffrent, de la recherche d’une solution politique et du sens des responsabilités envers nos frères ».

Le pape s’est ensuite tourné plus particulièrement vers les jeunes, s’adressant à eux sur un tout autre mode : « Pour vous, je vous demande de vous joindre à moi dans la prière pour la paix – a demandé François – . Vous pouvez aussi le faire en offrant à Dieu vos travaux quotidiens, et alors votre prière devient particulièrement utile et efficace. Et je vous encourage à collaborer, avec votre engagement et votre sensibilité, à la construction d’une société respectueuse envers faibles, les malades, les enfants, les personnes âgées. Malgré les difficultés de la vie, soyez un signe d’espoir. Vous êtes dans le cœur de Dieu et au cœur de mes prières, et je vous remercie pour votre chaleur et pour votre joyeuse présence.

Au terme de notre rencontre – conclut-il -, je renouvelle mon espérance de voir prédominer la raison et la modération, et, avec l’aide de la communauté internationale, que la Syrie trouve enfin le chemin de la paix. Que Dieu convertisse la violence et les esprits guerriers, ceux qui fabriquent et vendent des armes, qu’Il renforce les coeurs et les esprits des artisans de paix, qu’Il les récompensé de toute bénédiction ».

Avant de pénétrer dans l’église, le pape a été accompagné par le roi Abdallah et d’autres membres de la famille royale pour visiter les ruines de l’ancienne basilique byzantine qui se trouvait sur les rives du Jourdain. Là, François se baissa pour toucher l’eau de la rivière, s’arrêtant pour prier en silence pendant quelques minutes. Geste qu’il a également répété à proximité de la nouvelle église dans laquelle il est entré.

Le pape s’est également arrêté, comme n’importe quel autre, sur le livre d’or du site Baptême, afin d’y laisser un message. François a écrit en espagnol, « « L’âme et les pieds nus / elles ont avancé vers le baptême / les douze tribus d’Israël ». Je demande à Dieu tout-puissant et miséricordieux de nous apprendre à tous à marcher en sa présence, l’âme et les pieds nus, le cœur ouvert à la divine miséricorde, et à l’amour pour nos frères. Ainsi Dieu sera tout en tous, et la paix régnera. Merci d’avoir offert à l’humanité ce lieu de témoignage. 24/05/2014 François ».

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