« J’aimerais que les gens soient libres et qu’ils aient un futur «
Mohammad est un Palestinien de 24 ans qui joue un rôle important et engagé dans sa communauté. Il gère la salle d'exposition et coordonne le département photographie du centre Laje 'ooh, dans le camp de réfugiés Aida à Bethléem. Il souhaite montrer aux gens la réalité palestinienne et faire visiter le camp. Il partage avec nous son expérience.
Mohammad est un Palestinien de 24 ans qui joue un rôle important et engagé dans sa communauté. Il gère la salle d’exposition et coordonne le département photographie du centre Laje ‘ooh, dans le camp de réfugiés Aida à Bethléem. Il souhaite montrer aux gens la réalité palestinienne et faire visiter le camp. Il partage avec nous son expérience.
Mohammad, quels sont tes loisirs? Comment aimes-tu occuper ton temps libre?
Ça dépend. Après le travail, je sors parfois avec mes amis. J’aime faire du vélo, même si c’est dangereux dans les rues. Mais il n’y a pas d’autre endroit pour en faire ici. J’aimerais pouvoir voyager. J’aimerais au moins voir la mer. Les plus beaux lieux du pays sont inaccessibles à cause de l’occupation.
D’où viennent tes amis? Te ressemblent-ils?
La plupart de mes amis sont de Bethléem et surtout du camp où je réside également. Tous les gens du camp se connaissent bien et sont très proches. Il y a un esprit d’entraide et de solidarité. On noue des amitiés dans des situations difficiles. Comme à la prison. C’est terrible, mais on s’y fait des amis, on rencontre de nouvelles personnes.
T’intéresses-tu à l’actualité? Quels sujets te préoccupent le plus en ce moment?
Les actualités sont une partie très importante de nos vies. J’essaie parfois de m’éloigner de la politique et du conflit. J’essaie de m’amuser aussi pour avoir une vie en dehors de l’occupation. J’ai parfois besoin d’une pause des actualités. Je suis les actualités sportives comme le football. Les Palestiniens aiment le sport.
As-tu une religion? Si oui, quelle place prend-elle dans ta vie quotidienne?
Je viens d’une famille musulmane. Je trouve ça difficile à dire, mais je ne suis pas pratiquant.
Parle-nous des membres de ta famille. Que partages-tu avec eux?
Toute ma famille vit dans le camp : mes parents, mes frères. Mes sœurs sont mariées et sont donc parties. Mon frère est en prison pour plus d’un an. Je ne peux pas le visiter. J’habite avec ma famille et nous sommes proches. Chaque jeudi, on se rassemble chez mon grand-père pour discuter.
Quels sont tes projets personnels et professionnels pour l’avenir?
Avons-nous un avenir? Personnellement, je crois que non. On ne peut pas faire de plans. Dans ce pays, j’ai peur de faire des plans précis. Rien ne se passe comme je le voudrais. Par exemple, nous avons fait un projet de photographie nommé Rêves et cauchemars. Pour la photo qui représente le rêve, j’ai pris des enfants qui jouaient au football. Mon rêve était de devenir capitaine d’une équipe. Pour le cauchemar : l’armée arrive pour arrêter les jeunes. Il est impossible de faire des plans, car on ne sait pas ce qui peut arriver. Donc je vais continuer ma vie et faire ce que je fais maintenant. Tout cela sans plans. Je ne fais même pas de plans avec mes amis. On décide tout au moment même de notre rencontre.
Pour terminer, que souhaites-tu pour ton pays?
La liberté. Je veux que les gens ici aient une vie comme les autres. J’aimerais que les gens soient libres, qu’ils aient un futur, qu’ils puissent faire des plans pour l’avenir. Je veux la justice.