Jeudi 6 mars s’est ouverte à Istanbul une grande rencontre entre les patriarches de 14 Églises autocéphales orthodoxes. Elle doit durer trois jours et a été initiée par le Patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée 1er, le seul à disposer de la « primauté d’honneur » dans l’orthodoxie, et à pouvoir ainsi organiser des évènements de ce type. Au coeur des débat: les chrétiens d'Orient.
(Jérusalem/MMLV) – Jeudi 6 mars s’est ouverte une grande rencontre entre tous les Patriarches de l’Eglise Orthodoxe à Istanbul. Elle doit durer trois jours et a été initiée par le Patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée 1er, le seul à disposer de la « primauté d’honneur » dans l’orthodoxie, et à pouvoir ainsi organiser des évènements de ce type.
Cette rencontre, appelée synaxe, que le responsable de la communication de l’Assemblée des Evêques orthodoxes de France, Carol Saba, compare à un sommet de chefs d’Etats, a pour but principal d’accélérer les préparatifs du Concile panorthodoxe, dont la réunion est prévue en 2015. Un événement très attendu par les 300 millions de fidèles du monde entier pour qui le dernier concile s’est tenu il y a quelque 1300 ans. En effet, pour les orientaux, il n’y a pas eu de concile œcuménique depuis Nicée en 787. L’Eglise orthodoxe se prépare à cet événement depuis les années 1960.
Mais la réunion de cette semaine se déroule dans un climat de troubles dans les pays arabes, et de fragilisation du christianisme en Orient… Des sujets qui vont être inévitablement abordés en profondeur durant ces trois jours. Le porte parole du Patriarcat de Moscou, le diacre Alexandre Volkov, a déclaré : «Les questions à discuter ont une résonnance œcuménique, et à présent il s’agit de systématiser et de préciser tous ces thèmes. L’un des sujets dominants, compte tenu des réalités contemporaines, est la menace à la présence des chrétiens au Proche-Orient. En premier lieu, en Syrie. On examinera également d’autres problèmes non moins importants».
De plus, les tensions se font de plus en plus présentes au sein de l’Eglise orthodoxe avec la crise en Ukraine. Cette rencontre a d’ailleurs bien failli ne pas avoir lieu car Daniel Ciobotea, Patriarche de Roumanie exigeait que la question du schisme des Eglises Tchèques, relative à l’élection d’un nouveau primat, soit réglé préalablement, sans quoi il refuserait de se rendre à Istanbul. De même que le Patriarche Kyrill de Moscou a tenté de faire pression sur ses confrères, desquels il espère obtenir un consensus pour continuer à considérer l’Ukraine comme un territoire de l’orthodoxie russe.
Cette rencontre se déroule à quelques semaines de la venue du Pape François en Terre Sainte. Visite durant laquelle doit rencontrer le Patriarche Bartholomée 1er. Les questions des relations entre les Eglises catholique et orthodoxe seront donc probablement abordées. D’autant plus que comme le souligne encore Carol Saba, « Le pape François met en place une sorte de révolution évangélique qui déconcentre le pouvoir, et qui cherche à repositionner l’Eglise au centre de l’équation et des interrogations du monde moderne d’aujourd’hui, à travers le chantier de réformes qu’il cherche à mettre en place. Et il ne cesse de parler de la conciliarité expérimentée par les orthodoxes ». De grandes avancées de la part de l’Eglise latine sur la question de la primauté de la gouvernance de l’Eglise, qui pourraient jouer un grand rôle dans la consolidation de l’unité chrétienne.
L’orthodoxie se compose de 14 Eglises autocéphales reconnues comme tel entre elles.