Lieu trois fois saint situé au cœur de la vieille ville de Jérusalem, l’esplanade des Mosquées a été le théâtre de vives tensions, ce mardi 25 février. Ces protestations faisaient écho à une motion proposée le jour même au parlement israélien et envisageant « l’application de la souveraineté israélienne » sur l’esplanade des Mosquées.
(Jérusalem/MMLV) – Lieu trois fois saint situé au cœur de la vieille ville de Jérusalem, l’esplanade des Mosquées a été le théâtre de vives tensions, ce mardi 25 février. Les forces de police israéliennes sont intervenues dès 7h30 du matin, afin de disperser un groupe de palestiniens qui manifestaient sur l’esplanade. « Nos forces ont pénétré sur le site et ont utilisé des méthodes appropriées pour disperser les manifestants, suite à des jets de pierres par des Palestiniens sur des visiteurs », a déclaré Micky Rosenfeld, porte parole de la police. Il précise que les policiers ont utilisé des grenades assourdissantes contre les manifestants mais pas de gaz lacrymogène. Une quinzaine de manifestants auraient tout de même été blessés par des balles en caoutchouc, et trois d’entre eux ont été arrêtés.
Ces protestations faisaient écho à une motion proposée par Moshé Fieglin, député membre de la faction la plus radical du parti Likoud de la droite nationaliste, prévoyant « l’application de la souveraineté israélienne » sur l’esplanade des Mosquées. « Nous avons abandonné la moindre parcelle de souveraineté sur le mont du Temple à l’office des biens religieux musulmans. (Waqf) N’importe quelle organisation terroriste peut y hisser son drapeau mais on ne peut trouver aucune trace du drapeau israélien », a déclaré Fieglin. Le texte, dont il est l’initiateur, a été débattu le soir même à la Knesset. Mais le débat n’a donné lieu à aucun vote et doit se poursuivre ultérieurement.
La dirigeante du parti de gauche Meretz,, Zehava Gal-on, a accusé le député de « jeter une allumette dans un baril de poudre » et de « vouloir torpiller le processus de paix avec les Palestiniens ». De son côté le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, pourtant membre de Likoud, est également opposé à cette initiative qu’il estime susceptible de détériorer les relations d’Israël avec l’Autorité palestinienne, mais également la Jordanie et l’Egypte. En raison du faible nombre de soutiens dont elle fait l’objet, l’initiative a peu de chances d’aboutir.
« Noble Sanctuaire » pour les musulmans, et « Mont du Temple » pour les juifs, l’esplanade des Mosquées abrite des tensions quasi-quotidiennes entre juifs et musulmans. Et ce depuis qu’Israël a pris le contrôle de Jérusalem-Est en 1970. La loi autorise les juifs à prier sur ce troisième lieu sacré de l’Islam, mais laisse à la police la mission d’en apprécier l’opportunité. Des milliers de non-musulmans se rendent chaque semaine sur l’esplanade. Parmi eux, des dizaines de juifs nationalistes, dont Moshé Fieglin, qui exigent le droit de pouvoir y prier librement.
De son côté, le Sheikh Azzam Khatib, directeur de l’Office des biens religieux musulmans a déclaré : « Nous prenons soin de la deuxième Mosquée du monde. Notre problème, ce sont les gens qui ne respectent pas le caractère sacré de ce lieu. Je fais allusion à ces fanatiques qui tentent chaque jour de se l’approprier et d’y établir une quelconque souveraineté ».
Les forces de police sont restées déployées sur le site toute la journée de mardi, prêtes à faire face à toute nouvelles manifestation. Et les visites de touristes ont pu se poursuivre a précisé Micky Rosenfeld.