Samedi 15 février 2014 le Liban s’est doté d’un nouveau gouvernement. Il aura fallu 330 jours, soit près de dix mois aux deux camps rivaux pour accéder au consensus. Et cela faisait presque trois ans que le Hezbollah chiite également appelé camp du 8 mars, allié de l’Iran et du régime de Bachar el-Assad en Syrie; et le camp du 14 mars soutenu par l’Occident et rangé du côté des rebelles syriens, n’avaient pas été réunis au sein d’un même groupe exécutif. Un vent d'espoir souffle sur le pays.
(Jérusalem – MMLV) Samedi 15 février 2014 le Liban s’est doté d’un nouveau gouvernement. Il aura fallu 330 jours, soit près de dix mois aux deux camps rivaux pour accéder au consensus. Et cela faisait presque trois ans que le Hezbollah chiite également appelé camp du 8 mars, allié de l’Iran et du régime de Bachar el-Assad en Syrie ; et le camp du 14 mars soutenu par l’Occident et rangé du côté des rebelles syriens, n’avaient pas été réunis au sein d’un même groupe exécutif.
L’éminence de l’élection présidentielle prévue au printemps 2014 a accéléré le consensus. Voyant l’Etat libanais menacé d’implosion, les deux camps ont accepté de lâcher du lest afin de préserver les institutions. Selon l’homme politique et membre fondateur du Mouvement de renouveau démocratique libanais, Antoine Haddad, « Il fallait choisir entre la stabilisation ou se laisser entraîner dans l’abîme de la guerre syrienne ». L’élargissement du gouvernement à une troisième force neutre formée autour du président actuel Michel Sleimane a également facilité le compromis.
C’est à l’échéance du mandat de ce dernier qu’est prévue la durée du gouvernement du 15 février. C’est à dire qu’il devra démissionner au plus tard le 25 mai prochain. Un gouvernement éphémère qui traduit toutefois un début de consensus régional et international pour le Liban. Une initiative largement soutenue par la communauté internationale que la France a appelée à prêter assistance au nouveau gouvernement libanais. La Grande-Bretagne lui a également promis son soutien total en vue de la paix et de la prospérité au Liban. Tandis que les Etats-Unis ont tenu à rappeler leur engagement fort à la souveraineté, à la sécurité et à la stabilité du pays.
Tammam Salam a été désigné comme Premier Ministre à la tête du nouveau gouvernement. C’est cet homme politique modéré, âgé de 68 ans et issu de l’une des plus grandes familles politiques du pays, qui a réussi là où tant d’autres avaient échoué auparavant, à savoir former un gouvernement d’unité nationale.
Il est le fils de Saëb Salam qui fut six fois premier ministre entre 1952 et 1973. A l’annonce de la formation de ce gouvernement il a réagi : « Il s’agit d’un gouvernement rassembleur, la meilleure formule pour permettre au Liban de faire face aux défis. Le chemin devant nous est plein d’embûches (…) Mais je tends la main à tout le monde». Il a encore assuré « œuvrer pour renforcer la sécurité, faire face à toutes les formes de terrorisme et traiter les problèmes socio-économiques du pays ». La gestion de la délicate question des réfugiés syriens, qui sont désormais « officiellement » plus de 900 000 au Liban (les ONG parlent d’un million et demi de personnes), soit un quart de la population du pays, arrive en tête de liste des préoccupations du nouveau gouvernement tout comme la sécurité et la tenue de l’élection présidentielle.
L’ancien Premier Ministre Saad Hairi a loué Tammam Salam pour sa patience et se sagesse. Quant au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, il a affirmé, dans un discours télévisé que son parti avait « pavé la voie à la formation du gouvernement » et qu’il s’estimait satisfait de sa création. Dix-huit communautés religieuses cohabitent au Liban. Le nouveau gouvernement a donc du respecter l’équilibre confessionnel, et l’attribution des postes au gouvernement ainsi qu’au Parlement tiennent compte de la parité entre chrétiens et musulmans.