Le Pape François va rencontrer les responsables de l’Organisation Panislamique
Le Vatican a confirmé que le Pape François allait rencontrer le secrétaire général de l’influente Organisation de coopération islamique (OCI) ce vendredi 13 décembre 2013. Ekmeldin Ihsanoglu, diplomate et universitaire turc, dirige l’organisation basée à Jeddah, qui regrouppe une majorité d’Etats musulmans répartis sur quatre continents.
(Rome) – Le Vatican a confirmé que Pape François allait rencontrer le secrétaire général de l’influente Organisation pour la coopération islamique (OCI) vendredi matin.
Ekmeleddin Ihsanoglu, un diplomate et universitaire turc dirige l’organisation basée à Jeddah, qui comprend 57 Etats musulmans, répartis sur quatre continents.
Fondée en 1969, cette organisation prétend être la plus grande organisation inter-gouvernementale après les Nations Unies et « la voix collective du monde musulman ». Son but est de protéger les intérêts des musulmans « dans l’esprit de promouvoir la paix internationale et l’harmonie entre entre les diverses populations du monde ».
En 2005, cette organisation a adopté un programme sur 10 ans pour promouvoir la tolérance, la modération, et des réformes dans toutes les sphères d’activité au sein de ses Etats membres. Ce programme inclut la gouvernance et la promotion des droits de l’homme dans le monde musulman. « Particulièrement en ce qui concerne les droits de l’enfant, des femmes et des personnes âgées, ainsi que les valeurs familiales consacrées par l’Islam », peut-on lire sur le site internet de l’organisation.
Chaque année est réalisé un rapport sur l’Islamophobie qui a pour but d’offrir « une image de l’Islamophobie telle qu’elle existe, principalement dans les sociétés occidentales ».
La rencontre de vendredi arrive à un moment où le conflit syrien et la hausse de la persécution envers les chrétiens d’Orient sont des préoccupations importantes pour le Saint Père. Elle a aussi lieu durant une période où les relations de l’Eglise avec l’Islam au niveau international sont très positives. Elles avaient connu un bouleversement après le discours de Benoît XVI à Regensburg, qui avait été perçu par certains comme anti-islamique. Bien que de nombreux observateurs aient perçu ce discours comme une ouverture à un dialogue plus constructif qu’auparavant.
Au cours de son exhortation apostolique Evangelii Gaudium, le pape François a souligné l’importance des relations entre catholiques et musulmans, et a insisté sur le fait qu’aujourd’hui, beaucoup de musulmans vivent dans des pays de tradition chrétienne où ils peuvent librement pratiquer leur culte tout en faisant partie de la société.
« Nous ne devons jamais oublier qu’ils professent leur foi en Abraham, et qu’avec nous, ils adorent le Dieu, unique et miséricordieux qui jugera l’humanité au dernier jour ». A écrit le Pape.
« Les écrits sacrés de l’Islam ont conservé quelques enseignements chrétiens, Jésus et Marie y reçoivent une profonde vénération. De plus, il est admirable de voir comme les musulmans jeune et vieux, hommes et femmes, consacrent du temps pour la prière quotidienne et prennent fidèlement part à des services religieux ».
Il ajoute : « Beaucoup d’entre eux ont aussi la profonde conviction que leur vie, dans son intégralité, est de Dieu et pour Dieu. Ils reconnaissent également la nécessité de répondre à Dieu par un engagement éthique et une miséricorde envers les personnes qui en ont le plus besoin ».
Mais il déclare aussi que pour maintenir le dialogue avec l’Islam, l’éducation est un élément essentiel pour que les musulmans puissent être « solidement attachés à leur identité, tout en étant capables de reconnaître les valeurs des autres cultures, et de comprendre les préoccupations sous-jacentes à leurs demandes pour pouvoir mettre en lumière les croyances partagées ».
Le Pape plaide également pour la réciprocité et encourage les musulmans à offrir aux autres cultes, les mêmes libertés que celles que leur offrent les pays occidentaux.
« Nous les chrétiens, devons accueillir avec affection et respect des immigrés musulmans au sein de nos pays, de la même manière que nous espérons être reçus et respectés dans les pays de tradition islamique ». Ecrit le Pape. « Je demande et supplie humblement ces pays d’accorder la liberté de culte aux chrétiens, afin qu’ils puissent pratiquer leur foi avec la même liberté dont jouissent les adeptes de l’Islam dans les pays occidentaux ».
Face à « des épisodes troublants » d’un violent fondamentalisme, il déclare : « Notre respect pour les adeptes de l’Islam doit nous conduire à éviter les généralisations haineuses. L’Islam authentique et la bonne lecture du Coran s’opposent à toute forme de violence ».
La réunion de demain sera discrète et l’OCI ne la commentera pas.