L’entrée du cimetière catholique où repose le corps d’Oskar Schindler qui sauva plus de mille juifs durant la seconde guerre mondiale n’a pas échappé cette nuit au vandalisme. La mention en hébreu « Tag Mehir » (« prix à payer » en français) a été écrite sur un des murs. Cet acte s’inscrit dans une série d’actes de vandalismes et profanations de lieux chrétiens qui n’en finit pas de s’allonger.
(Jérusalem/mab) – Mardi 1er octobre, un appel « a surpris » le curé de la paroisse le frère Feras Hejazin. Le gardien du cimetière de la paroisse latine sur le Mont Sion à Jérusalem l’informait d’acte de vandalisme à l’entrée du lieu. S’étant rendu sur place, le curé ne pouvait que constater les dégâts. « La mention en hébreu « Tag Mehir » (« prix à payer » en français) a été écrite sur un des murs, tandis que sur un autre, un mot inachevé avait été recouvert, laissant penser que les coupables auraient été interrompus. Par ailleurs, sept voitures stationnées là avaient chacune deux pneus crevés. », rapporte le site de la Custodie de Terre Sainte.
Alors que le père Feras était sur place, un juif religieux israélien découvrit que sa voiture n’avait pas été épargnée. « Ils la connaissent pourtant », déclara l’homme qui portait les accusations sur des voisins résidants du Mont Sion. « J’ai vécu 40 ans à Abu Tor avec des voisins arabes sans qu’il n’y ait jamais d’incidents entre nous. Je regrette et dénonce que des juifs se prêtent à ces actes qui ne les honorent pas. »
La police arrivée sur place constata à son tour les dommages, sans se prononcer sur leur origine.
La veille, déjà sur le même Mont Sion, un autre cimetière a été vandalisé et quinze pierres tombales détruites mais les quatre auteurs pris sur le fait ont été arrêtés. Deux d’entre eux, selon le porte-parole de la police Micky Rosenfeld, appartiennent aux « jeunes des collines », groupe de jeunes colons de Cisjordanie.
« Nous, chrétiens vivons dans cette ville et entendons y vivre en paix que nous soyons vivants ou morts », a déclaré le frère Feras. « Ces groupes extrémistes veulent nous intimider, ils sabotent les lieux pour saboter le désir que nous avons de vivre ensemble en paix. Nous ne nous laisserons pas intimider par ceux qui veulent nous voir partir. »
Après les actes de vandalisme à l’abbaye de la Dormition en mai, les dégradations du cimetière de Jaffa en juin, le cocktail Molotov lancé sur le monastère de Beit Jamal en août, les cimetières chrétiens de Jérusalem s’ajoutent à la série noire.
La Custodie sur son site internet « appelle les autorités compétentes à mettre en œuvre les moyens et les discours susceptibles d’y mettre un terme pour que Jérusalem comme toute la Terre Sainte vivent leur vocation à faire rayonner ici la paix que Dieu désire pour tout homme. »
Le cimetière visé ce jour est celui dans lequel se rendent de nombreux juifs chaque année qui viennent honorer la tombe d’Oskar Schindler, cet industriel allemand qui a sauvé plus de 1100 juifs durant la Seconde guerre mondiale.