Une vague d’explosions meurtrières est en train de secouer l’Irak. Rien qu’hier, sept explosions ont eu lieu dans différents endroits de Bagdad, et six policiers ont été tués dans la ville de Mossoul. Au cours de ces derniers mois, la violence sectaire s’est répandue au point d’atteindre un nombre de victimes équivalent à celui de 2008. Selon l’ONU, plus de 5000 personnes ont été tués cette année.
(Milan/c.g.) – Une vague d’explosions meurtrières est en train de secouer l’Irak. Rien qu’hier, sept explosions ont eu lieu dans différents endroits de Bagdad, et six policiers ont été tués dans la ville de Mossoul. Il y a deux jours, plus de 40 personnes à travers le pays (en particulier dans les régions à majorité chiite) ont été tués dans des attaques séparées. Le plus sanglant des massacres a eu lieu dans la ville de Hilla, au sud de Bagdad, où deux voitures piégées ont tué au moins 15 civils qui se trouvaient sur le marché. D’autres bombes ont explosé dans la ville de Bassorah, Nassiriya et Karbala, dans le sud du pays.
Au cours de ces derniers mois, la violence sectaire s’est répandue au point d’atteindre un nombre de victimes équivalent à celui de 2008. Selon l’ONU, plus de 5000 personnes ont été tuées en Irak cette année, dont 800 au mois d’août. Près de 200 personnes sont mortes dans les premiers jours de septembre: les 70 victimes de ces trois derniers jours s’ajoutent aux 27 personnes tuées samedi (des dizaines d’autres ont été blessées) dans un attentat suicide près de Mossoul. Vendredi dernier, au moins 30 personnes ont été tuées dans un attentat dans une mosquée sunnite dans le centre-ville de Baqouba. Pendant ce temps, le 1er septembre, 47 personnes ont été tuées dans le camp d’Achraf, à 40 km de Bagdad. Ce camp rassemble des centaines de dissidents iraniens.
Les victimes de l’attentat de dimanche à Mossoul étaient en train de participer à des funérailles de la communauté de shabak (un petit groupe qui suit une religion considérée comme voisine du chiisme, et qui vit dans la région du Kurdistan irakien). Après l’attentat, les shabak ont communiqué à la presse que depuis 2003, au moins 1270 membres de leur communauté ont été assassinés dans des actions terroristes, et ont demandé avec force l’intervention de l’État pour garantir leur sécurité.
Dans les dernières semaines, en effet, les forces de sécurité irakiennes auraient arrêté, à Bagdad et dans ses alentours, une centaine de personnes affiliées au groupe al-Qaïda. Mais ceci n’a en rien découragé les terroristes.
L’augmentation de la violence enregistrée dans le pays, avec la croissance du sectarisme, dépend également de la proximité géographique du conflit syrien. Selon l’agence de presse irakienne Shafaq News, un document confidentiel de la CIA aurait révélé que les cellules d’al-Qaïda en Irak seraient engagées dans la production de gaz sarin, qui serait alors alimenté en Syrie à des fins terroristes. Toujours selon l’agence, en mai dernier, plusieurs conteneurs de gaz sarin auraient été saisis avec des éléments du Front d’al-Nosra (l’organisation syrienne affilié à al–Qaïda) dans une station turque à la frontière avec la Syrie. Le sarin est le même gaz, qui le 21 août a provoqué un massacre de centaines de civils dans la région de Ghouta, près de Damas.