Dans les territoires palestiniens et à Jérusalem, l'habitat de nombreux palestiniens constitue un sérieux problème. Le Comité israélien contre la démolition des maisons a dénombré que de 1967 à nos jours, 27000 structures ou maisons ont été détruites par les Israéliens. Depuis le début de l'année 2013, 438 édifices ont eté détruits privant de logement 751 palestiniens. La Cour suprême pourrait pourtant créer la surprise.
(Milan/c.g.) – Ces derniers jours, les autorités israéliennes ont obligé un palestinien à détruire sa propre maison, à Jérusalem Est, où il vivait avec sa femme et ses cinq enfants. Selon l’agence palestinienne Maan, Shaker Nayef Jaabes avait acquis en 2008 cette maison du quartier d’al-Mukaber d’un précédent propriétaire. Plusieurs mois plus tard, les autorités israéliennes lui ont ordonné de payer une amende de 50 mille shekels (environ 10 mille euros), affirmant que la maison avait été construite sans les autorisations nécessaires. Après s’être acquitté de cette somme, un tribunal israélien a ordonné à Jaabes de payer 100 mille autres shekels (environ 21 mille euros). « J’ai tout simplement dit au juge que je n’avais pas cet argent pour payer », a raconté Jaabes. Aussi a-t-il reçu l’ordre de détruire sa maison avant le 8 septembre. Sinon il reviendrait à l’administration israélienne de procéder à la destruction, et le propriétaire devrait acquitter la somme de 70.000 shekels (près de 15 mille euros), au titre de remboursement des frais occasionnés.
Selon le Comité israélien contre la démolition des maisons (The Israeli Committee Against House Demolition Icahd), de 1967 à aujourd’hui, 27 mille maisons et structures palestiniennes ont été détruites par les autorités israéliennes dans les Territoires occupés et Jérusalem Est. En 2012, selon l’ONG, environ 800 structures (dont 189 maisons) ont été détruites ; suite aux démolitions, 880 Palestiniens (dont plus de la moitié sont des enfants) ont été privés de leurs maisons. En 2013 (à ce jour), 438 structures ont été démolies, et 751 palestiniens ont perdu leur maison.
Le 27 août dernier, le Bureau du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a exprimé son inquiétude face aux déportations forcées, par les autorités israéliennes, des Palestiniens dans les territoires, à la suite de la destruction de leurs maisons : le HCDH faisait principalement allusion aux démolitions du 19 août dans au moins six localités différentes palestiniennes, ainsi qu’à Jérusalem-Est. Toutes les structures de la communauté bédouine de Tel al Adassa, à Jérusalem-Est, ont été détruites, privant 39 personnes de lieu de résidence, sans leur offrir aucune solution de relogement.
Toujours au sujet des habitations de Jérusalem Est, le quotidien Haaretz publiait il y a quelques jours une information selon laquelle les juges de la Cour Suprême israélienne entendraient décourager l’application de la loi sur la «propriété des titulaires absents » pour les propriétés situées à Jérusalem-Est. Jusqu’à aujourd’hui, cette législation a permis à beaucoup d’Israéliens de vivre dans des maisons appartenant à des Palestiniens, en vertu de l’absence des locataires précédents (éloignés des quartiers Est de la ville après qu’Israël en ait pris le contrôle complet après la guerre israélo-arabe de 1967). Le sujet est brûlant car il pourrait rouvrir de nombreux litiges, puisque beaucoup de maisons ont été attribuées aux citoyens israéliens de 67 à aujourd’hui.