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Patriarche maronite : désarmer les groupes armés pour éviter la « loi de la jungle »

Terrasanta.net
24 juillet 2013
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Le Patriarche maronite Bechara Rai a averti que la « loi de la jungle » pourrait prévaloir si les groupes non-gouvernementaux armés devenaient légitimes au Liban. Le chef de l’Eglise maronite a appelé les factions politiques à se réconcilier en établissant un nouveau contrat social basé sur le Pacte national de 1943.


(Milan/e.p.) – Le Patriarche maronite Bechara Rai a averti que la « loi de la jungle » pourrait prévaloir si les groupes non-gouvernementaux armés devenaient légitimes au Liban.

Le patriarche, qui a dit que dans une telle situation les armes prolifèreraient, suit l’avertissement des évêques maronites, qui ont exhorté les Libanais à tenir pour légitimes les forces de sécurité du gouvernement.

« Que les groupes militaires non-gouvernementaux se développent et la loi de la jungle prévaudra. Les crimes augmenteront comme nous sommes malheureusement en train de le constater, » a déclaré le patriarche Rai dans une homélie dimanche 14 juillet à Harissa, au nord de Beyrouth.

Le chef de l’Eglise maronite a appelé les factions politiques à se réconcilier en établissant un nouveau contrat social basé sur le Pacte national de 1943. Ce traité avait permis la gestion conjointe du pouvoir politique et des institutions entre les Libanais musulmans et chrétiens suite à l’indépendance vis-à-vis de la France.

Le patriarche Rai a déclaré que le conflit en cours entre les factions politiques libanaises contribue à la « destruction du pays ». Il les a appelés « à s’engager dans un dialogue franc et à la réconciliation. » Il a aussi appelé les jeunes Libanais, leur disant que le pays a besoin de leurs voix, « à écrire une nouvelle page de l’histoire de leur pays. »

Il a appelé chacun à atteindre « une compréhension et un dialogue réel d’amour, et à tourner les pages de la trahison, des accusations et de la haine. »

Les paroles du patriarche viennent alors que le risque augmente que la guerre civile syrienne se propage au Liban sur la ligne de conflit sunnite-chiite. Plusieurs groupes armés restent actifs au Liban, le plus ancien et le plus important étant le Hezbollah. Comme groupe chiite, il soutient le régime syrien car il considère les Alaouites comme des coreligionnaires chiites. Le régime Assad a aussi financé et aidé à s’armer le Hezbollah avant le conflit.

Le Hezbollah fait face à la concurrence des sunnites radicaux, particulièrement d’Ahmed al-Assir qui a monté son propre groupe armé au sud du Liban. De plus, au nord du Liban, des groupes armés s’affrontent souvent, et même s’ils étaient déjà actifs avant la guerre syrienne, les tensions se sont exacerbées.

Toutes ces raisons ont motivé l’appel du patriarche et d’autres au désarmement des différents groupes armés. Beaucoup dépend de la réponse que le Hezbollah, le plus large d’entre eux, apportera. Les analystes pensent qu’il est peu possible qu’il soit d’accord compte tenu de son influence politique et militaire, et du support qu’il reçoit du peuple libanais pour sa « résistance » face à Israël.

Par conséquent, une alternative serait de demander aux militants du groupe de se retirer du conflit syrien, limitant ainsi les tensions communautaires. Cela aussi c’est une demande exigeante pour le Hezbollah compte tenu des ses liens avec le régime d’Assad.

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