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Egypte: les Frères Musulmans poussés vers la sortie ?

Terresainte.net
1 juillet 2013
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Abdel Fatah el-Sissi, Ministre de la Défense égyptien, a donné lundi soir un ultimatum de 48 heures aux Frères Musulmans au cours d’une allocution télévisée. Le Président égyptien Mohammed Morsi doit « satisfaire aux exigences du peuple », c’est-à-dire démissionner, ou l’armée prendra le pouvoir.


(Jérusalem/c.d.) – Abdel Fatah el-Sissi, Ministre de la Défense égyptien, a donné lundi soir un ultimatum de 48 heures aux Frères Musulmans au cours d’une allocution télévisée. Le Président égyptien Mohammed Morsi doit « satisfaire aux exigences du peuple », c’est-à-dire démissionner, ou l’armée prendra le pouvoir.

Dans la journée de lundi, le « Front du 30 juin », censé représenter les voix exprimées dans la rue le dimanche 30 juin, avait pour sa part appelé ses militants à continuer d’occuper les rues et à entamer une « désobéissance civile » jusqu’à ce que le gouvernement démissionne et que de nouvelles élections soient tenues.

Le calme serait revenu dans les rues lundi. Dimanche 30 juin, « des millions d’égyptiens », 14 millions selon l’armée, se sont retrouvés dans les rues pour manifester à travers le pays. Les manifestations, qui ont vu s’opposer opposants et supporters des Frères Musulmans, ont fait 16 morts et 713 blessés, d’après le Ministère de la santé. Face à la densité des foules descendues dans les rues du Caire, une source militaire sous couvert d’anonymat a qualifié cette manifestation « de la plus grande de l’histoire de l’Égypte ».

Plus de 22 millions de signatures – sur les 74 millions d’habitants que compte l’Égypte – auraient été collectées par le mouvement Tamarrud (rébellion en arabe) pour s’opposer à l’exercice du pouvoir que font les Frères Musulmans. C’est ce mouvement qui, le premier, a donné un ultimatum au Président Morsi. Il doit partir avant mardi 2 juillet, 17h, anniversaire de son élection, pour que se tiennent de nouvelles élections.

Le quartier-général des Frères Musulmans au Caire a été saccagé tôt lundi matin, a rapporté MENA, l’agence de presse nationale égyptienne. D’autres bâtiments des Frères Musulmans ont aussi été pris d’assaut à travers le pays.

Lundi, quatre ministres ont démissionné, prenant le parti de la rue. C’est ce qu’affirme l’agence de presse nationale égyptienne MENA.

Parmi les griefs qui pèsent sur le Président Morsi, il y a l’indépendance de la justice. En fixant un âge de départ à la retraite pour les juges, le Président Morsi avait mis à la retraite d’office de nombreux magistrats… et pu en nommer de nouveaux proches des Frères Musulmans.

« Al-Azhar suit avec inquiétude ce qui se passe, en particulier les rapports qui concernent les victimes et l’arrestation de trafiquants d’armes qui semblent s’être introduits dans les foules paisibles pour pointer leurs armes vers les rassemblements et causer d’autres effusions de sang », a déclaré dans un communiqué al-Azhar, l’autorité de l’Islam sunnite.

La presse, l’armée, la rue… Un an après les élections qui les ont portés au pouvoir, les Frères Musulmans ne comptent de soutien guère que dans leur propre camp.

Peu résistants devant la tentation de prendre tous les pouvoirs, les Frères Musulmans se trouvent face à la rue, un an exactement après leur élection. Des événements sont sûrement à venir. Qu’ils se déroulent dans le calme qui est revenu lundi !

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