Depuis le 1er mai, Google a remplacé la mention de "Territoires Palestiniens" par celle de "Palestine" en page d'ouverture du "www.google.ps". La firme américaine accusée de prendre une position estime suivre les institutions internationales.
(Jerusalem – c.d.) – Nous sommes devant une page de Google. Dans l’espace de recherche un mot « Israël ». Sous la barre de recherche une suggestion du moteur en vue d’affiner la recherche : « Did you mean Palestine ? » « Pensiez-vous Palestine ? ». La scène ne se passe pas derrière un ordinateur. Il s’agit d’une image floquée sur un t-shirt. Ces t-shirts sont vendus dans les magasins de souvenir de la vieille ville de Jérusalem, où ils côtoient ceux de l’armée israélienne, ou cette adresse aux États-Unis « N’ayez pas peur, Israël est derrière vous », ou encore « Don’t worry, be jewish » (sois sans crainte, sois juif).
La fiction n’a pas tout à fait rejoint la réalité mais, depuis le 1er mai, Google parle bien désormais de Palestine. De même que lorsque vous tapez google.fr
Vous pouvez lire sous le logo de google le nom du pays « France », de même désormais en saisissant, google.ps vous ne lirez plus Palestinian Territories (Territoire palestiniens), mais Google Palestine (en arabe ou en anglais).
« En faisant cela, Google reconnaît en substance l’existence d’un État palestinien », s’est ému le Ministre des Affaires étrangères israéliens dans une lettre au Directeur Général de Google, Larry Page, comme l’a rapporté le Jerusalem Post.
Le porte-parole de Google, Nathan Tyler, avait déclaré à la BBC vendredi dernier : « Nous transformons le nom ‘Palestinian Territories’ en ‘Palestine’ pour tous nos produits. Nous consultons de nombreuses sources et institutions quand il s’agit de nommer des pays. Dans ce cas précis, nous suivons le choix fait par l’ONU, l’ICANN [la Société pour l’attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet], l’ISO [l’Organisation internationale de normalisation] et d’autres organisations internationales. »
En s’en remettant aux décisions d’institutions internationales, la firme américaine se défend de prendre position dans le conflit israélo-palestinien.
Du côté palestinien, la réaction est plus enthousiaste. C’est « un résultat du vote des Nations Unies » qui a reconnu la Palestine comme État observateur en novembre dernier. C’est aussi « un pas dans la bonne direction » a déclaré à l’AFP Sabir Saïdam, conseiller auprès de Mahmoud Abbas.
Suite à ce vote, l’Autorité palestinienne a commencé à signer « État de Palestine ». Un timbre de « Palestine » a même été émis. Israël et les États-Unis continuent quant à eux à faire référence aux Territoires palestiniens dans leurs communications officielles.
Le conseiller du Président palestinien continue : « Nous espérons que Google Maps montrera aussi les terres palestiniennes confisquées par la colonisation israélienne ». À ce jour, les seules infrastructures de Cisjordanie qui sont en ligne sur maps.google.com sont celles construites par Israël pour les colons. Les colonies de Cisjordanie sont simplement le long des routes signalées en jaune par Google Maps. Si son intention était d’attirer l’attention sur la colonisation, M. le conseiller aurait pu dire : Google, ne changez rien !