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Le marathon aussi… aux prises avec la politique et la religion

Louise Couturaud
8 mars 2013
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La semaine dernière, le 3e marathon de Jérusalem fut un succès malgré des appels palestiniens au boycott. Quatre jours plus tard, à moins de 100 km de là, les Palestiniens de la bande de Gaza ont appris qu’ils devraient se passer du Marathon international de Gaza, annulé suite au refus du Hamas de laisser des femmes y participer.


(Jérusalem) – La semaine dernière, le 3e marathon de Jérusalem fut un succès malgré des appels palestiniens au boycott. Quatre jours plus tard, à moins de 100 km de là, les Palestiniens de la bande de Gaza ont appris qu’ils devraient se passer du Marathon international de Gaza, annulé suite au refus du Hamas de laisser des femmes y participer.

Le 1er mars, c’est plus de 20 000 coureurs qui ont pris part à la 3e édition du Marathon international de Jérusalem, un évènement désormais incontournable pour les sportifs israéliens. C’était un parcours techniquement intéressant que la municipalité de Jérusalem avait retenu : beaucoup de dénivelé, à l’image de la Ville Sainte. Le tout bien encadré par la sécurité israélienne : un millier de policiers avait été déployé pour assurer la sécurité des participants et des supporters. Aucun incident n’a été à déplorer, mais les craintes étaient bien réelles. Car le tracé de la course était aussi orienté politiquement, selon l’OLP : les coureurs sont passés dans la partie orientale de la ville, aux environs de l’Université Hébraïque de Jérusalem. Or la communauté internationale ne reconnaît pas l’annexion israélienne en 1967 de la partie orientale de la ville. Dans un communiqué conjoint, le Comité olympique, la Fédération d’athlétisme et le Haut Conseil à la Jeunesse et au Sport palestiniens déclaraient : « Ce marathon est un aspect de la politique israélienne à Jérusalem visant à exercer le contrôle d’Israël sur la ville occupée et à l’isoler du reste de la Palestine » et appelaient au boycott de l’évènement.

Malgré tout, le nombre de participants est resté très élevé, parmi eux, des sportifs originaires de 52 pays différents. C’est d’ailleurs un Éthiopien qui a dominé la course : Kabeto Ketla Abraham, 26 ans, a parcouru les 42 km en 2 heures, 16 minutes et 28 secondes, établissant ainsi un nouveau record pour ce parcours. Chez les femmes, c’est sa compatriote Mihriet Anamo qui a franchi la première la ligne d’arrivée, en un temps de 2 heures, 47 minutes et 26 secondes. Tous ceux qui souhaitaient participer au marathon étaient bienvenus, peu importe leur endurance : un semi-marathon était proposé, ainsi qu’une course de 10 km, de 4,2 km ou de 800 mètres.

Contrairement aux Israéliens, les Palestiniens de la bande de Gaza ne pourront participer au marathon prévu le 10 avril. L’UNRWA, agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, a pris la décision d’annuler la course suite au refus du Hamas, mouvement islamiste au pouvoir dans la bande Gaza, de laisser les femmes y participer. 385 femmes s’étaient inscrites, représentant un peu moins de la moitié des participants. Abdessalam Siyam, secrétaire général du gouvernement du Hamas, a déclaré : « Nous regrettons cette décision d’annuler le marathon, mais nous ne voulons pas que des hommes et des femmes courent ensemble», invoquant la loi et les traditions islamiques. Lors des deux derniers marathons, des femmes avaient couru aux côtés des hommes, les Palestiniennes en tenue locale – voilées et portant des vêtements amples – et les étrangères en vêtements longs. Cette annulation a provoqué beaucoup de déception pour tous ceux qui préparaient le marathon. Cet été déjà, l’UNRWA avait annulé les «Jeux d’été» organisés tous les ans pour 250 000 enfants, faute d’argent, ces camps d’été étant concurrencés par ceux du Hamas.

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