Depuis la nuit du 6 au 7 janvier, la Terre Sainte est dans les intempéries. Après une forte tempête, des pluies, volontiers qualifiées de diluviennes par les médias, s’abattent sur le pays qui s’en trouve désorganisé. Dans la cacophonie les deux grands Rabbins d’Israël appellent à bénir Dieu pour le bienfait de la pluie et à aider les personnes dans le besoin.
(Jérusalem/m.a.b.) – Dans la nuit de dimanche 6 à lundi 7 janvier, la Terre Sainte a été traversée par une violente tempête. Si les vents, qui ont soufflé jusqu’à 120 kilomètres/heure, se sont calmés, les pluies ne cessent pas.
Depuis lundi, les Autorités, tant israéliennes que palestiniennes, essaient de réparer les dégâts : arbres coupés, coupures d’électricité, inondations, routes bloquées par les débris, les inondations ou les ravinements, gares ferroviaires inondées etc. L’hiver se rappelle au bon souvenir des populations locales.
Les services météorologiques informent que les intempéries ne sont pas terminées et conseillent à tous ceux qui le peuvent de rester chez eux. De fait, on constate une nette diminution du trafic routier ce qui toutefois n’empêche pas les accidents dont certains se sont révélés mortels.
C’est tout un pays qui est quasi immobilisé par la pluie. Et toutes les actualités locales ouvrent sur les intempéries et leurs conséquences, annonçant pour parachever le tout de la neige à partir de mercredi soir. Trois flocons tombent-ils en Terre Sainte et plus personne ne met le nez dehors. Ou du moins, on ne voit plus que des piétons et des enfants ravis.
Qu’il ne pleuve pas d’avril à octobre tous les ans, n’est pas une nouveauté. Qu’il pleuve en hiver non plus. La nouveauté de ces dernières décennies, c’est que – réchauffement de la planète ou pas – on constate dans la région une diminution des précipitations annuelles. Les pluies de ces derniers jours sont un phénomène météorologique dont on devrait se réjouir, pourtant, force est de constater que le pays ne sait plus où donner de la tête quand il pleut un peu sérieusement et que la population se plaint du chaos engendré, tandis que les Autorités assurent mettre tout en œuvre.
Dans la cacophonie ambiante, le mérite revient aux deux Grands rabbins d’Israël d’élever un peu le débat. Dans une lettre en date du 7 janvier, Shlomo Amar et Yona Metzger ont rendu grâces à Dieu pour les fortes pluies et ont appelé les Israéliens à ouvrir leurs cœurs et leurs portefeuilles, pour aider ceux qui ne peuvent pas chauffer leurs maisons ou manger à leur faim dans ce rude hiver.
« Il y a des dizaines de milliers de personnes dans le besoin et des personnes âgées incapables de se chauffer ou de se protéger du vent et de la pluie», ont écrit les rabbins. «Ouvrons nos yeux et cherchons quelqu’un dans notre rue ou dans notre quartier qui a besoin de notre aide. Faisons ce que nous pouvons, donnons-leur un bol de soupe ou donnons-leur un toit où dormir, jusqu’à ce que les pluies s’arrêtent », dit la lettre.
Dans leur lettre, les Grands rabbins rappellent que «nous devons remercier Dieu pour sa bonté, à tout moment. Il est toujours bon et généreux, et spécialement en ces jours nous pouvons voir ses bienfaits», écrivent-ils, se référant aux pluies les plus fortes qu’Israël ait vues depuis des années. « Nous sommes obligés de le remercier, et la meilleure façon de le faire est de soutenir les pauvres dans leur temps de difficulté. »
Pendant ce temps, la protection civile s’active. Tandis que certaines autoroutes aux abords de Tel Aviv peuvent rouvrir ce mardi, à l’aéroport Ben Gourion on envisage la possibilité de détourner des vols pour les faire atterrir à Ovda (60 kms au nord d’Eilat) alors que les services techniques de l’Autorité aéroportuaire éprouvent des difficultés à évacuer l’eau sur les pistes. Quant à la neige, d’abord tombée sur le Mont Hermon pour la joie des skieurs qui attendent l’ouverture des pistes, elle tombe désormais sur le Golan et pourrait arriver à Jérusalem dès ce soir.