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Un chef salafiste appelle à la destruction des pyramides

Terresainte.net
6 décembre 2012
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« Toute statue qui a été adorée dans le passé ou qui risque d’être adorée dans le futur doit être démolie. C’est notre devoir de détruire le Sphinx et les Pyramides » a déclaré le leader salafiste, Murjan Salem Al-Gohary dans une interview diffusée sur la chaîne égyptienne Dream TV. Les services de sécurité et la police du tourisme ont pris au sérieux les déclarations de ce leader djihadiste.


(Jérusalem/l.c) – « Toute statue qui a été adorée dans le passé ou qui risque d’être adorée dans le futur doit être démolie. C’est notre devoir de détruire le Sphinx et les Pyramides » a déclaré le leader salafiste, Murjan Salem Al-Gohary dans une interview diffusée sur la chaîne égyptienne Dream TV. Il appelle tous les fidèles musulmans à détruire ces sites voués ‘à l’idolâtrie’: « il incombe à tous les musulmans d’appliquer les préceptes de l’Islam ordonnant la destruction de ces idoles ». Les services de sécurité et la police du tourisme ont pris au sérieux les déclarations de ce leader djihadiste proche des talibans qui était déjà passé à l’acte en Afghanistan il y a dix ans : « quand j’étais avec les talibans, nous avons détruit la statue du Bouddha ». Il avait déjà été condamné à deux reprises sous le régime du président Moubarak, dont la dernière fois à l’emprisonnement à vie, mais il avait été libéré en 2011 à la faveur de la chute de Moubarak. Ahmad Gamaleddine, ministre de l’Intérieur, explique que des mesures de sécurité ont été renforcées autour des sites touristiques.

Al-Gohary reprend des menaces déjà entendues l’année dernière : des membres du parti An-Nour avaient réclamé que l’on recouvre les Pyramides de cire pour les rendre invisibles aux yeux des touristes et supprimer le risque de l’idolâtrie. À la même époque, des responsables de ce parti avaient condamné la consommation d’alcool et le port du bikini. Si le gouvernement n’est pas réellement inquiet pour les pyramides, il craint que de telles déclarations ne découragent les touristes à venir visiter l’Égypte. Or le tourisme emploie 12% de la population active : c’est un secteur crucial pour l’Égypte. Dans un contexte normal, il génère au moins 12 milliards de dollars par an. Ihab Moussa, président de la Coalition pour la promotion du tourisme, redoute les effets de la médiatisation de cet incident : « tous les médias internationaux ont repris ces déclarations, ce qui porte atteinte à la réputation de l’Égypte ». En réaction, la coalition et le syndicat des guides touristiques ont intenté un procès contre Al-Gohari. Les professionnels du tourisme ont posé quant à eux un ultimatum à la constituante, afin qu’elle ajoute une clause pour la protection du  patrimoine historique et culturel égyptien dans la nouvelle Constitution. « Si aucun responsable ne répond à notre demande, nous demanderons la protection internationale de l’Unesco », ajoute Moussa. Mais pour Hicham Zaazoue, l’urgence est de travailler pour la sécurité à l’échelle nationale afin de relancer le tourisme.  Il ne considère pas que ces sites soient vraiment menacés: « personne ne peut porter atteinte ni au Sphinx, ni aux Pyramides, ni même à la moindre pièce antique égyptienne. Ce sont les Égyptiens eux-mêmes qui les défendront ». Cependant, Ihab Moussa est moins optimiste : « Ce qui est grave c’est que des illettrés convaincus par ces fatwas ont essayé eux-mêmes de les mettre à exécution. C’est ce qui s’est passé au jardin japonais de Hélouan où des salafistes ont essayé de démolir des répliques de Bouddah ».

Ce mouvement de destruction est international, lié à la montée de l’intégrisme religieux : récemment des combattants d’Ansar Dine, mouvement islamiste lié à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont détruit plusieurs mausolées de Tombouctou, ville du nord du Mali classée cette semaine au Patrimoine mondial en péril de l’Unesco.

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