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Batir : un village, ses champs et la barrière de sécurité

Terresainte.net
30 octobre 2012
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Le terrassement à Batir devrait bientôt commencer. En dépit de l’opposition de l’Israël Nature and Parks Authority (Direction de la Nature et des Parcs Nationaux, INPA), les travaux de construction de la barrière de sécurité devraient commencer. C’est la première fois qu’une agence gouvernementale est opposée au un tracé de ce que ses détracteurs ont coutume d’appeler « le mur ».


(Jérusalem/c.d.) – Le terrassement à Batir devrait bientôt commencer. En dépit de l’opposition de l’Israël Nature and Parks Authority (Direction de la Nature et des Parcs Nationaux, INPA), les travaux de construction de la barrière de sécurité devraient commencer.

C’est la première fois qu’une agence gouvernementale est opposée au un tracé de ce que ses détracteurs ont coutume d’appeler « le mur ».

Il y a 6 ans, l’INPA et le Ministère de la défense s’étaient accordés. Le Ministère avait concédé quelques aménagements pour limiter l’impact du mur sur le paysage. Entre temps, l’INPA a changé sont fusil d’épaule. C’est l’objet d’une note qu’elle a envoyé au Ministère de la défense. Pour dénoncer l’impact -irréversible – de la construction sur le milieu naturel. Et sur le mode de vie traditionnel des habitants. C’est ce que le quotidien national israélien Haaretz indiquait le 13 septembre.

L’INRA explique dans sa note au Ministère que « quelque soit l’étroitesse de la barrière de sécurité, il s’agira d’un corps industriel étranger au cœur de terrasses agricoles. Et cette barrière séparera le village de ses terres qui comptent des parcelles irriguées par des sources naturelles. »

Batir est un magnifique village des environs de Bethléem. Le village compte sept sources qui ne tarissent pas en été. Un traditionnel – et ingénieux – système de bassins et canaux irrigue des jardins et terrasses agricoles millénaires. Au village, la semaine compte 8 jours. Et chacun de ces jours porte le nom d’une famille. Car chaque jour prend le nom de la famille qui peut utiliser l’eau pour irriguer ce jour-là.

Mais Batir est à cheval sur la ligne verte de 1948. Le village est en Cisjordanie. Et les terrasses cultivées se trouvent de l’autre côté de la vallée. Or au milieu de la vallée passe le chemin de fer Jérusalem-Tel-Aviv. Cette ligne marque aussi la ligne de démarcation de 1948. Le mur de séparation va être construit dans la vallée. Le Ministère de la défense israélien va entamer le chantier. Il séparera alors le village de ses terres. D’après le Ministère de la défense, les habitants pourraient y avoir accès grâce un tunnel spécial. Qui nécessiterait des permissions spécifiques.

La note de l’INPA ajoute : « Le combat de nos voisins (comprendre l’Autorité palestinienne NDLR) pour faire classer en urgence le site au Patrimoine Mondial de l’UNESCO nous met dans une position embarrassante. Et nous devrions travailler ensemble à protéger le paysage. »

Elle soulève aussi les conséquences de la présence du mur sur la faune. Batir est situé à proximité d’une réserve naturelle. Avec le mur la circulation des animaux serait entravée.

Le document cité par Haaretz souligne que les habitants de Batir ont toujours vécu en paix dans la zone. Ils étaient les seuls palestiniens officiellement autorisés à aller en Israël pour travailler leurs champs pendant la guerre des 6 jours. « Le cas des terres de Batir devrait être étudié sérieusement. Il s’agit d’un rayon de lumière montrant des relations différentes avec nos voisins ; relations construites sur des intérêts communs. » En effet, les habitants de Batir ont toujours veillé à la sécurité du train sur leurs terres. Par ailleurs, ils ont facilité le déracinement d’oliviers de leurs terres lorsqu’Israël a voulu élargir le chemin de fer. En contrepartie, ils ont conservé l’exploitation de leurs terres en Israël.

Le Ministère de la Défense avait dit lors de précédentes négociations qu’il était essentiel que le mur passe au milieu de Batir et que les terres avaient été achetées légalement aux habitants de Batir.

Aujourd’hui si on fait le trajet à pied, on peut sortir des Territoires Palestiniens depuis Beit-Jala sans être arrêté en passant par Batir. C’est un des chemins qu’empruntent les palestiniens qui cherchent illégalement du travail en Israël.

Pour autant, Batir ne pourrait-il pas être épargné et le tracé être modifié ?

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