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L’Autorité palestinienne collecte des fonds pour la basilique de la Nativité

Terresainte.net
18 octobre 2012
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L’Autorité palestinienne a signé hier avec la France une convention d’aide financière à hauteur de 200 000 euros pour la préservation de l’église de la Nativité. Si la nécessité de faire des travaux de restauration au lieu de la naissance du Christ n’est plus à démontrer, l’initiative de l’Autorité palestinienne est accueillie avec circonspection par les Églises propriétaires du site.


(Jérusalem/m.a.b.) – Après la Hongrie, l’année dernière, c’est avec la France représentée par le Consul Général, M. Frédéric Desagneaux, qu’hier, mercredi 18 octobre, M. Ziad al-Bandak, conseiller du président de l’Autorité palestinienne pour les affaires chrétiennes, signait une convention d’aide pour la préservation de l’église de la Nativité.

Aux 100 000 euros offerts par la Hongrie s’ajoutent donc les 200 000 euros de la France.

Ils viennent augmenter le fond spécial ouvert par l’Autorité palestinienne pour les travaux de la basilique et déjà pourvu par elle d’un montant d’un million de dollars.

L’église de la Nativité a été inscrite en urgence le 29 juin dernier au Patrimoine mondial. C’est le premier site que présentait la Palestine après son admission à l’Unesco le 31 octobre 2011.

Or lors de la signature d’hier, on pouvait noter qu’aucun représentant des communautés de Bethléem n’était présent. Des trois Églises parties prenantes au Statu Quo, seuls les Franciscains étaient représentés.

On le sait, les Églises n’ont pas montré un enthousiasme particulier au classement de la basilique par l’Unesco. Elles craignent une instrumentalisation du lieu de la naissance du Christ à des fins politiques. Une crainte que n’allaient pas démentir les propos de M. al-Bandak remerciant la France : « Nous remercions le peuple et le gouvernement français pour leur soutien constant à la cause palestinienne, en particulier le droit de notre peuple à l’autodétermination et leur rôle dans l’adhésion de la Palestine à l’UNESCO et l’inscription de Bethléem au Patrimoine mondial ».

Certes, en septembre 2010, les trois Églises avaient signé avec cette même Autorité un accord historique pour la rénovation du toit de la basilique de la Nativité. Elles ont ensuite facilité le travail des équipes scientifiques qui se sont succédé au chevet de la basilique malade des infiltrations consécutives au mauvais état de la toiture.

Mais quand on connaît le poids des traditions locales, celui du statu quo, celui de la politique du fait accompli, on comprend que les Églises regardent avec circonspection l’empressement de l’Autorité palestinienne à prendre la main sur les travaux de la basilique dont elles sont propriétaires.

Si la France se félicite de ce que « La restauration de l’église de la Nativité sera le résultat des efforts conjugués de l’Autorité Palestinienne et des donateurs », les Églises n’ignorent pas qu’elles pourraient lever seules les fonds nécessaires sans passer par l’Autorité palestinienne mais en faisant appel aux croyants du monde entier.

Les travaux qui selon M. al-Bandak pourraient commencer en avril prochain sont estimés à 17 millions d’euros au minimum. Deux millions pour le seul toit et 15 millions pour l’ensemble de l’édifice. Même dépassée, cette somme demeure modeste eu égard à l’importance historique et spirituelle du lieu.

Les Églises et l’Autorité palestinienne arriveront-elles à concilier leurs problématiques ?

Espérons que la basilique sorte gagnante et qu’une fois restaurée, elle demeure un lieu de foi et de témoignage pour les deux millions de visiteurs qu’elle accueille chaque année.

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