Mgr Shlemon Warduni, évêque auxiliaire de Bagdad, représente l'Église catholique chaldéenne à la treizième Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques sur la nouvelle évangélisation. Dans cette interview du 12 octobre avec Terrasanta.net, Mgr Warduni partage ses impressions sur les travaux du concile effectués à ce jour, les effets positifs de la visite du pape Benoît XVI au Liban le mois dernier et la situation actuelle en Irak.
(Rome) –Mgr Shlemon Warduni, évêque auxiliaire de Bagdad, représente l’Église catholique chaldéenne à la treizième Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques sur la nouvelle évangélisation. Le Synode, dont le thème est «la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne» et qui a réuni des évêques des quatre coins du monde, se déroule jusqu’au 28 octobre. Dans cette interview du 12 octobre avec Terrasanta.net, Mgr Warduni partage ses impressions sur les travaux du concile effectués à ce jour, les effets positifs de la visite du pape Benoît XVI au Liban le mois dernier et la situation actuelle en Irak.
Pour le moment, comment évaluez-vous le synode ?
Le Synode est un don du Seigneur qui nous rappelle à nouveau qu’il faut vivre notre foi. Il s’adresse donc à chacun et à tous les chrétiens, et non uniquement aux les Irakiens etc. Pour cette raison, c’est un Synode qui s’adresse à l’Église tout entière, à propos de la nouvelle évangélisation. Il est axé sur la façon dont nous pouvons présenter l’Évangile de Notre Seigneur Jésus-Christ aux nations.
L’islam, et la manière de prêcher aux musulmans sont des questions qui ont été soulevées assez souvent lors des interventions d’ouverture du Synode et lors des discussions. Qu’en pensez-vous ?
Nous n’avons pas encore terminé et nous continuons à dialoguer, mais quoi qu’il en soit, notre Seigneur nous appelle à aimer tout le monde. Bien qu’il existe des fanatiques ici et là, nous prions pour eux. Nous demandons au Seigneur de leur donner la grâce de comprendre les autres, d’ouvrir leur esprit et leur cœur, de vivre l’amour de Dieu, parce que pour nous, Dieu est amour. Dans cette perspective, nous essayons de faire de notre mieux, partout.
Certains ont souligné la nécessité d’être prudent quand on prêche dans le monde arabe.
Nous devons prêcher notre Évangile et dans l’Évangile il n’y a rien contre ceci ou cela. Et nous devons vivre l’Évangile. Pour moi, c’est le point le plus important, la nouvelle évangélisation c’est vraiment vivre l’Évangile, le mettre en pratique comme le faisaient les premiers chrétiens. Pourquoi ces gens se convertissent au christianisme? Parce qu’ils ont vu comment les chrétiens vivaient et qu’ils n’avaient pas peur de mourir ou de souffrir pour le Christ, parce qu’ils savaient et croyaient que le Christ avait souffert pour nous.
Quelles sont vos préoccupations actuelles en Irak pour les chrétiens? Quelle est la situation en ce moment?
La situation n’est bonne pour personne en Irak, parce que nous n’avons pas la paix – ce n’est pas une paix sûre. Nous ne savons pas ce qui peut arriver. Le nombre de chrétiens diminue encore, en raison de l’émigration ; c’est très mauvais signe pour nous. Nous prions, nous espérons, et nous demandons aux gens de rester, mais ils nous répondent : « Pour quoi faire? Pouvez-vous garantir ma vie? Pouvez-vous me garantir un travail et de l’emploi pour toute ma vie et pour mes enfants? « Et nous ne pouvons pas répondre à ces questions.
De quelle manière la récente visite du pape au Liban a-t-elle été une aide ? Était-ce un encouragement pour les chrétiens d’Irak?
Bien sûr, c’était pour tout le monde une très grande avancée vers la paix, le dialogue et l’amour de l’autre. Nous espérons que cette avancée continuera à progresser et que ce sera utile pour chacun d’entre nous.
Voyez-vous une amélioration de la situation en Irak?
Un petit peu. Nous devons être optimistes, nous devons avoir confiance en Dieu. Nous prions pour que la situation s’améliore.